mercredi, novembre 05, 2008

Le retour du politicien

La victoire de Barack Obama lors des présidentiels aux États-Unis est sans nul doute un moment marquant dans l’histoire. Comme bien des Canadiens, je me réjouis de sa victoire qui, nous l’espérons, nous fera vite oublier ces années misérables de l’ère Bush fils.

Or j’ai une raison de plus de me réjouir aujourd’hui. En effet, l’élection de Barack Obama marque en effet le retour au pouvoir d’un politicien dans le son sens le plus noble. En effet, Obama est à mes yeux l’idéal politique : un individu charismatique, qui avec sa prestance et ses idées, réussi à mobiliser un peuple dans l’accomplissement d’une vision, d’un projet de société. En ce sens, sa victoire en est une pour la démocratie.

Trop souvent dans les dernières années j’ai vu un tel cynisme chez mes concitoyens qu’ils ont cessé d’élire des politiciens pour se rabattre sur des gestionnaires à la petite semaine. Harper, Charest, feu Mme Boucher (mairesse de la ville de Québec) ne sont pas des politiciens, ce sont des gestionnaires qui malheureusement ont abouti au pouvoir. Des gens qui proposent de ne rien changer et de se contenter de régler les problèmes comme ils viennent, sans remous mais sans vision…

Je souhaite que le nouveau président des États-Unis redonne du lustre à sa fonction et qu’il inspire une nouvelle génération de politiciens idéalistes et visionnaires partout sur la planète. Plus encore, je souhaite que la population se laisse emporter par l'enthousiasme et supporte ces leaders en travaillant tous ensemble vers un objectif commun.

Bonne chance M. Obama, et merci!

vendredi, août 08, 2008

Y'en a marre de la pluie!

Depuis le début de l'année que la ville de Québec vit dans la flotte. Pour fêter les 400 ans de la fondation de la ville de Québec, Mère Nature nous a offert plus de 400 cm de neige cet hiver et plus de 400 mm de pluie cet été. S'il y en a qui craigne une pénurie d'eau douce ils n'ont qu'à venir s'établir ici (de toute façon on a un manque criant de main d'œuvre!) Voici donc quelques réflexions sans intérêt d'un gars qui regarde sa ville se faire mouiller du haut du 27e étage...
  • C'est la faute des Montréalais qui sont jaloux de nos célébrations.
  • Faudrait bien que Mgr Ouellet se décide à mettre son chapelet sur la corde à linge.*
  • Québec : Terme huron qui signifie : là où le fleuve vous tombe sur la tête.
  • Dans quelques mois la pluie cessera... pour être remplacée par la neige.
* Il y a une vieille croyance au Québec qui dit qu'un chapelet sur la corde à linge apporte le beau temps, un peu comme une prière. Cette pratique est généralement utilisée lors d'événements importants, tel un mariage.

dimanche, juin 22, 2008

Le testament

Récemment j’ai visionné le film « About Schmidt» (Monsieur Schmidt). En deux mots, c’est l’histoire d’un gestionnaire en assurance qui en quelques semaines prend sa retraite et perds sa femme. Du coup, il perd toutes ses balises et tente tant bien que mal de donner un nouveau sens à sa vie.

Vers la fin du film, il entame une réflexion sur sa place dans l’histoire, trouvant du même coup son existence vachement insignifiante. Je vous laisse voir le film (si ce n’est déjà fait, c’est un film datant de 2002 après tout) pour voir la fin, qui apporte une lueur d’espoir.

Cela m’amène à un point qui m’obsède depuis quelques années déjà : ma propre place dans l’histoire. Andy Warhol parlait du désir de tous d'obteni un 15 minutes de gloire. Pour les Grecs de l’antiquité l’immortalité consistait à faire parler de nous même après notre mort, en devenant un lédende.

Mais tout ceci revient à peu près à la même chose : comment frapper l’imaginaire des gens pour rester dans les esprits même après sa mort. La mondialisation et plus encore l’urbanisation nous a plongé dans un anonymat et une banalité inouïs. On se méfie des visionnaires et pourtant on cherche des héros partout.

Plusieurs tentent, à leurs façon, de ce démarquer et tentent d’attirer l’attention de la foule. Certains ont un talent immense et y parviennent assez aisément : artistes, sportifs et politiciens charismatiques. D’autres essaient par des portes qui leurs sont ouvertes temporairement : télé réalité, jackass, YouTube et bien sûr, les blogues.

Je me pose fréquemment cette question, comment devenir un héros moderne qui va marquer son époque, son histoire. Est-ce que les gens vont se souvenir de moi, de mes réflexions, une fois que j’aurai rendu l’âme? Pendant combien de temps?

C’est là que j’ai découvert que ce blogue était en quelque sorte mon testament, que je lègue à l'humanité. Ci-git mes réflexions, mes états d’âme, qui je l’espère permettront à certains d’entres vous de réfléchir, de remettre en question, de vous ouvrir et de mieux comprendre le monde dans lequel on vit.

Ne vous inquiétez pas, ma mort n’est pas proche (à tout le moins pas de manière planifiée!). Par ce billet je tenais simplement à vous partager une introspection sur ce qui me pousse à mettre autant de temps dans ce blogue que j'entretiens depuis bientôt 3 ans!

J’espère pouvoir tenir ce blogue pendant encore longtemps et parvenir à vous surprendre de temps en temps. N’hésitez pas à partager les textes qui vous auront marqué avec vos amis et bonnes discussions!

mercredi, juin 18, 2008

Le Gatorade indien : le chaï

La boisson nationale de l’Inde est sans contredit le chaï. Vous en trouverez partout pour quelques ruppees. Les gens doivent en boire en moyenne 3-5 tasses par jour et mise à part le fait que cette boisson est chaude, elle est parfaitement adapté pour le contexte indien.

Premièrement, l’eau est bouilli. Dans un pays où il est difficile de connaître la qualité de l’eau, c’est un plus. Ensuite, le chaï est composé d’un tier de lait, lui aussi bouilli, ce qui en fait une excellente source de calcium. Enfin, le sucre ajouté permet de donner un peu d’énergie. Finalement, le thé donne la saveur à la boisson.

Bref, c’est la boisson idéale pour se réhydrater et reprendre un peu de force!

Cérémonie du thé

lundi, juin 16, 2008

Les empires Indiens

Chaque pays possède ses empires financiers. Les États-Unis ont leur Coke, McDonald et Microsoft, L’Inde a son Tata, Kingfisher et VRL.

Par contre, il existe une différence majeure dans les modèles d’affaires indien et américain. En effet, les compagnies américaines sont souvent restées dans le même domaine d’affaire. Par exemple, Microsoft a beaucoup diversifié sa gamme de produits, même elle reste essentiellement dans le logiciel, ou l’applicatif. Coke est resté dans l’alimentaire.

En Inde par contre, les empires sont très diversifiés. Par exemple, la compagnie Tata construit des voitures et des camions, produits et mets en marché du riz, des épices, et j’en passe. Dans le cas de Kingfisher, vous avez la ligne aérienne, la bière et l’eau embouteillée, tous portant le même logo et la même signature.

Achèteriez-vous du pain Ford? Une moto construite par Coke? De la vaisselle Microsoft? Moi non plus.

En Amérique, on associe beaucoup la marque à son produit, et on les suit volontiers si la compagnie reste dans le même domaine d’affaire. Si par exemple Coke voulait se lancer dans le marché de la moto, elle créerait probablement une nouvelle compagnie où le nom de Coke serait pratiquement absent.

Dans le cas des entreprises indiennes, la notoriété d’une marque est selon la capacité de l’entreprise à livrer un produit de qualité. C’est un peu comme si c’est la gestion de l’entreprise qui est valorisé. Ainsi, quand Tata lance un nouveau produit, les Indiens se disent que si leurs voitures sont de bonnes qualités, il y a fort à parier que ce nouveau produit sera tout aussi bon. Intéressant n’est–ce pas?

Pour en savoir plus :

dimanche, juin 15, 2008

Le grand dilemme de la mendicité

Comme vous le savez sûrement, les mendiants sont légions en Inde. En fait, pour la majorité d’entre eux, c’est une carrière. Offrez du travail à l’un d’eux et vous êtes presque certain qu’il refusera, préférant de loin sa présente occupation. Bien que la plupart d’entre eux vivent vraiment dans la misère, certains s’en tirent assez bien, mieux que d’autres gagnants leur pitance à la sueur de leur front... Il faut dire qu’en général ils ont une technique qui marche : le harcèlement. Quand ils vous ont dans leur ligne de mire, ils ne vous lâchent pas pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce que vous perdiez patience et leur donniez ce qu’ils veulent pour avoir la paix. Inutile de vous dire que lorsque vous êtes blanc, vous devenez une cible encore plus intéressante, d’autant plus que de manière général, nous nous laissons attendrir plus facilement à ce genre de scène (et notre patience est généralement plus courte!).

Là où ça se complique pour votre blogueur, c’est lorsque qu’un enfant de moins de 10 ans, habillé en haillon, sale et les cheveux hirsutes vous accoste pour avoir son dû. Certain vont même jusqu’à trainer leur petite soeur de 2 ans dans leur bras pour ajouter au dramatique. À chaque fois j’ai le coeur déchiré.

D’une part on me dit ici de ne pas donner, afin qu’ils cessent de mendier et se trouve un « vrai » travail. Mais d’un autre côté, 1 ruppee représente moins de 5 sous ($CND). Je me suis dit que c’est bien peu si ça peut lui permettre de manger à sa faim.

De manière générale, je gardais très peu d’argent sur moi et encore moins de monnaie. De toute façon, même si je gardais de la monnaie, elle ne ferait pas une heure dans mes poches... Par contre, je me fais un point d’honneur de ne jamais les chasser de manière brutal et je demande à ceux qui m’accompagnent d’en faire autant. C’est donc un jeu de patience, où l’ignorance est ma meilleure arme dans les circonstances.

Misère humaine - Human misery

vendredi, mai 09, 2008

Les Chinois sont nos amis...

Hier (jeudi le 8 mai), le Collectif étudiant pour les droits humains en Chine de l’Université Laval tenait une conférence de presse pour dénoncer, à trois de la tenue des JO, les nombreuses violations des droits de la personne qui ont encore cours en Chine. En plus de la question tibétaine, défendu par mon épouse, le trafic d'organes dont ont été victime les pratiquants du Falun Gong et le harcèlement des avocats de la défense ont également été abordés.

Bon nombre de Chinois étaient de l'assistance. Sur le chemin du retour, mon épouse plaisantait en disant que c'est la première fois qu'elle est applaudit par des Chinois suite à un discours dénonçant la situation au Tibet.

Le soir venu, le même collectif organisait le relai de la flamme des droits humains. Nous étions également présent, entouré des quelques Tibétains de Québec ainsi que plusieurs Chinois. J'avais apporté la pétition que j'avais lancé quelques semaines plus tôt, demandant au gouvernement fédéral de se proposer comme médiateur entre la Chine et le gouvernement tibétain en exil.

À la fin du relai, je sors ma pétition pour recueillir quelques signatures, je commence avec les organisateurs de l'événement, tout va bien. Je viens pour aller faire signer les Chinois... malaise. Je me sens incapable d'aller leur parler. Pourtant, nous combattons le même adversaire, le régime communiste chinois, mais j'ai ressenti un blocage, comme si un coin reculé de mon cerveau les associait à "l'ennemie".

Dans le fond, je sais bien peu de choses de leur souffrance. Peut-être aurions-nous intérêt à se rapprocher d'eux. Peux-être pourrait-il être nos meilleurs alliés. L'avenir du Tibet ne passe pas par la Chine de toute façon? En attendant, je vais continuer de travailler sur mes préjugés...

La Chine viole les droits humains

vendredi, avril 25, 2008

Un triste anniversaire

J'ai publié ce matin dans le blogue ctc-quebec un billet sur l'anniversaire du Panchen Lama, numéro 2 du bouddisme tibétaine.

En plus d'être le plus jeune prisonnier politique au monde (fait prisonnier à l'âge de 6 ans!), son destin aura une grande influence sur la destiné des Tibétains. En effet, c'est lui qui doit authentifier la prochaine réincarnation du Dalaï Lama...

Panchen Lama monastery

mercredi, avril 23, 2008

Oh la vache!

Il y a un dicton qui dit : « En Inde, tu peux croiser une vache dans la rue mais jamais une femme nue. En Occident, c’est l’inverse. ». S’il est vrai que l’on finit par s’habituer à les voir un peu partout, je dois avouer ma surprise de voir un troupeau de vaches traverser l’une des plages les plus populaires de Goa en fin d’après-midi. La scène était complètement surréaliste!

Holly cow!!!

vendredi, avril 18, 2008

Rappel - le Québec marche pour le Tibet

Samedi 19 avril Départ à 13h00 du Musée National des beaux arts de Québec (coin Grande Allée et Wolfe-Montcalm). Nous marcherons jusqu'à l'Assemblée nationale.

Vous êtes cordialement invités à unir votre voix à celle des autres citoyens de Québec qui jugent qu’il faut durcir le ton envers le gouvernement chinois pour qu’il respecte ses engagements en matière des droits de l’homme, particulièrement dans les territoires tibétains occupés depuis 1959. Une pétition sera également lancée pour inviter le ministre des affaires étrangères, monsieur Maxime Bernier, de s’impliquer davantage dans le dossier afin d’inviter la Chine à négocier une paix durable avec sa Sainteté le Dalaï Lama et le gouvernement tibétain en exil. Nous réclamerons notamment :

  • que le Canada s'impose comme médiateur entre la Chine et le Dalaï Lama pour trouver une solution durable à la crise actuelle;
  • qu’un groupe international indépendant soit chargé d'enquêter sur les soulèvements et leurs causes;
  • une aide médicale aux blessés fournie par un organisme indépendant.
Pour plus d'information, ctc.quebec[a]gmail.com ou www.ctc-quebec.com

lundi, avril 14, 2008

Tel est pris qui croyait prendre...

Dans un lieu touristique à Mysore, un jeune garçon me demande d’où je viens. Je lui réponds du Canada. La capitale est Ottawa qu’il me répond. Bravo mon garçon! Il me demande alors le taux de change, en me montrant quelques pièces de monnaies canadiennes. Un peu chauvin, j’arrondie à la hausse : « 25 sous vaut 10 rupees, 1$ vaut 40 et 2$ 80 ». Le garçon me dit alors qu’il va à l’école et qu’il aimerait changer sa monnaie en rupees. J’hésite. Ça sent pas bon. Je demande à mon épouse ce qu’elle en pense. Comme moi, elle est tiraillé entre ses bons sentiments envers ce garçon qui m’a l’air brillant et ce sentiment qu’on va se faire avoir. Elle lui propose un taux de change légèrement inférieur au taux qu’elle a eu. Il lui rétorque que le taux de change est de 40 pour 1. « Où tu as su ça? » qu’elle lui demande, surprise. Il me pointe du doigt. Soudain, je me sens vraiment con... Après quelques négociation (et une vérification pour tenter de voir si la monnaie est fausse), on change ses sous, pour une valeur de 2-3 dollars) Quelques heures plus tard, nous sommes à un autre lieu touristique. La police assure la sécurité sur les lieux. Habituellement, je me méfie beaucoup d’eux. Mais cette fois, la garde est baissée. Un policier s’approche de moi et m’explique quelques trucs sur ce qu’on visite. Il me demande ensuite de quel pays je viens (encore cette question!!!), puis me dit qu’il fait une collection de monnaies (ben oui c'est sûr! Pensais-je...). Je lui donne un dollar, il me demande si j’ai du papier. Il peut bien rêver, ça vaut près de 200 rupees! Même s’il faut avouer que c’est une manière très subtile d’aller chercher son backshish, je trouve la coïncidence plutôt troublante. Et si c'était son fils qui m'avait vendu sa monnaie le matin même? De toute façon, on lui a refilé la monnaie qu’on a achetée du gamin...

samedi, avril 05, 2008

Pour en savoir plus sur le Tibet

Suite à la conférence de Dickey sur la situation du Tibet du 27 mars dernier, plusieurs ont demandé à être informé si des manifestations étaient organisées. Afin de faciliter la communication, j'ai créé un nouveau blogue pour informer la population de la région de Québec sur les activités de solidarité envers la communauté tibétaine. Ce blogue vous informera également des interventions dans les médias de Dickey, moi ou autres personnes traitant du dossier tibétain. Enfin, je ferai régulièrement des revues de presse pour vous aiguiller sur des articles que je juge digne d'intérêt. Je devrais donc recommencer à vous raconter mes souvenirs de voyage sur ce blogue dans les prochains jours. Je vous invite donc à visiter régulièrement le site : www.ctc-quebec.blogspot.com/

dimanche, mars 30, 2008

Kasang Dolma dans Cyberpresse

Les Québécois intéressés par la cause tibétaine se souviendront sûrement de Kalsang Dolma, cette Tibétaine vivant au Québec qui est retournée au Tibet dans le film Ce qu'il reste de nous. Elle avait notamment suscité beaucoup d'émotion lors de son passage à Tout le monde en parle. Voici qu'elle se prépare pour une expédition à la frontière du Tibet afin d'exprimer sa colère contre la répression chinoise. Plus de détails dans l'article de Cyberpresse.

L'empire contre-attaque

Le titre de ce billet, l'Empire contre-attaque, est évidemment un clin d'œil au célèbre film de science-fiction de la trilogie de la Guerre des étoiles (Starwar). Mais le terme empire correspond bien à cette vision qu'on les chinois de leur propre pays, un empire. Il fallait s'y attendre, la Chine n'allait pas rester les bras croisés à regarder les Tibétains salir leur réputation... Voici quelques unes des actions que le gouvernement chinois ou des initiatives personnelles posées récemment :
  • Attaque informatique contre des sites pro-tibétains
  • Création d'un site anti-CNN (en chinois), qu'ils accusent d'avoir pris parti pour le Tibet dans leur couverture. Réponse de CNN
  • Manifestations à Calgary et Toronto pour dénoncer les méchants séparatistes tibétains... Dois-je rappeller que le Dalaï Lama ne demande que l'autonomie à l'intérieur de la grande Chine depuis belle lurette? Ah oui, dites en passant que font ces gens au Canada si leur pays est si extraordinaire?
De plus, on apprend que des soldats chinois au Tibet se seraient habillés en moines tibétains pour faire de la casse et ainsi salir la réputation de pacifisme des Tibétains. Hypocrite et dégueulasse! En attendant, le gouvernement Chinois, dans sa grande générosité et transparence, tente de contrôler le travail des journalistes et des diplomates, tout en emprisonnant les moines dans leurs monastères, les laissant mourir de faim...

samedi, mars 29, 2008

Boycotter ou non les Jeux Olympiques.

La question du boycott des Jeux Olympiques d'été est sur toutes les lèvres depuis 2 semaines, autant dans la classe politique mondiale que dans les communautés tibétaines. Visiblement, personne n'arrive à un consensus sur la question. Laissez-moi vous partager mon opinion sur le sujet.

Comme la plupart des dirigeants politiques, incluant le Dalaï Lama, je ne crois pas qu'un boycott des JO change quoi que ce soit à la situation du Tibet, sinon de pénaliser des milliers d'athlètes qui triment dur depuis plusieurs années afin de montrer leurs valeurs.

Certains, dont le Comité Canada-Tibet, ont proposé que les élus boycott la cérémonie d'ouverture. Cela a l'avantage de sortir les athlètes d'un débat qui est essentiellement politique tout en désapprouvant les gestes des dernières semaines. C'est déjà plus sensé comme approche.

Le problème que j'ai avec la notion de boycott, c'est que si on laisse toute la place aux autorités chinoises, ils pourront dire ce qu'ils veulent, inventer leur version des faits. C'est beaucoup plus sage à mon avis que toute la communauté internationale soit là-bas cet été pour leur dire en pleine face que nous ne sommes pas d'accord avec leur manière de gérer le dossier tibétain.

Ce qui à mon avis aurait beaucoup d'impact, c'est que les athlètes défilent à la cérémonie d'ouverture avec le drapeau de leur pays ET le drapeau du Tibet. Ce geste, qui serait un affront incroyable pour le gouvernement chinois, montrerait avec force la solidarité du monde envers le Tibet.

Mais plus important encore, les Tibétains ont besoin que la Chine s'assoit à la table de négociation avec le Dalaï Lama afin de négocier une autonomie réelle sur le territoire tibétain, équivalente à celle des provinces dans la fédération canadienne. Concrètement, les pleins pouvoir en matière d'éducation et de culture. Alors si vous voulez mettre de la pression sur vos élus, choisissez le bon cheval de bataille.

jeudi, mars 27, 2008

... jusqu'au Québec!

Il est passé 11 heures, je suis claqué mais je ne pouvais m'empêcher de vous relater les derniers événements. Depuis l'article publié dans le Soleil ce matin, les choses s'accélèrent. D'abord les recherchistes de la radio de Radio-Canada (anglais et français), qui tente de mettre le grappin sur Dickey. Finalement, c'est la recherchiste de CBC Radio one qui a réussi à nous « booker » quelques heures avant la conférence. Nous avons conclu la programmation de Breakaway avec l'animatrice Jacquie Czernin, très sympathique par ailleurs.

La présentation s'est déroulée à merveille, avec plus d'une centaine de participants, au-delà de toute nos espérances. Maintenant les gens veulent se mobiliser pour descendre dans la rue et manifester haut et fort leurs appuis au peuple tibétain. C'est fantastique, inespéré même! Merci à tous!

Avec la tournure des événements, je crois qu'il va falloir mettre les souvenirs de voyages en veilleuse. Les événements des derniers jours ne sont peut-être pas encore historique, mais il n'en tiens qu'à nous qu'ils le deviennent!

Je vous tiens au courant des développements. Restez branché!

PS. Il est possible que l'on fasse une nouvelle apparition à Breakaway demain soir (vendredi). Je vous donne plus de détails aussitôt que j'en ai. Comme le disait à la blague un collègue de travail, à quand Tout le monde en parle? ;-)

Ça chauffe au Tibet!

Je prends une petite pause dans mes récits de voyage pour attirer votre attention sur ce qui se passe au Tibet présentement. En effet, le 10 mars dernier, ça chauffe au Tibet. En effet le 10 mars, les Tibétains commémore le bain de sain qui a suivi un soulèvement populaire. Or cette année, les protestations ont été beaucoup plus vives que par le passé.

Les autorités chinoises ont géré la crise avec la délicatesse qu’on leur connaît. Ils ont fait entrer les tanks, boucler le périmètre en chassant les journalistes étrangers, on devine le reste…

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que la question tibétaine est revenue sur la place publique. Les pays occidentaux s’inquiètent et s’interroge sur la pertinence de boycotter les Jeux Olympiques (je vous donne mon opinion là-dessus dans quelques jours).

En attendant, je vous invite à lire cet article du Soleil qui parle de mon épouse (depuis le temps que je vous parle d'elle!) et de comment elle vit tout ça. Si vous avez des questions, vous pouvez laisser un commentaire sur ce blogue, c’est à sert que ça sert!

mercredi, mars 26, 2008

De la grande visite (1ère partie)

Une des premières activités de mon séjour ici fut la visite du Dalaï Lama à Drepong, un des plus gros monastères tibétains du sud de l’Inde. Sa Sainteté était venue pour inaugurer un grand hall, une sorte d’immense salle de conférence où les moines pourront notamment faire des prières en groupe en plus de participer à des enseignements. Je me permets ici d’ouvrir une parenthèse pour vous mettre un peu plus en contexte. La vie monastique au Tibet a toujours été très populaire et c’est un grand honneur pour une famille d’avoir un moine. Dans les années précédant l’invasion chinoise, environs le quart des hommes tibétains étaient moines. Les nonnes sont aussi présentes mais en nombre beaucoup moins élevé. Lors de l’invasion chinoise, la plupart des monastères furent détruits et la vie monastique sévèrement réprimés. Depuis quelques années, bien que les monastères tibétains ont recommencé à donner des enseignements, ceux-ci sont limités. Bref, un moine voulant accomplir ses études monastiques jusqu’au bout devra forcément s’exiler. C’est ainsi que chaque année, des centaines de jeunes moines entament le périple de la traversé des montagnes dans l’espoir d’atteindre l’Inde ou le Népal afin de compléter leurs études. La communauté de Mundgod possède deux des plus importants monastères tibétains de l’Inde, avec environs 3000 moines chacun, et ce compte croit chaque année. Ces monastères sont donc constamment en construction afin de pouvoir accueillir les nouveaux arrivants. Ainsi, et c’est la fin de ma parenthèse, le monastère avait besoin d’un nouveau hall central, afin de pouvoir prier ou recevoir des enseignements tous ensemble. Sa Sainteté le Dalaï Lama leur a fait l’honneur de venir inaugurer cette salle.

vendredi, mars 14, 2008

L’évolution de la langue

Les Québécois seront heureux d’apprendre cela, il n’y a pas que la langue française au Québec qui soit menacé par les anglissismes. En effet, on en retrouve également dans l’hindi (langue parlé par une bonne partie de la population en Inde) et dans la langue tibétaine. Par exemple, en Hindi les gens vont dire « heik minute! », heik étant 1 en Hindi et minute étant le terme anglophone. De plus, à la télé ou dans les films, les acteurs vont fréquemment insérer une phrase en anglais dans leur conversation, comme pour donner plus de « punch ». Du côté Tibétain, le drame est que peu de néologisme existe. Alors bien des choses qui n’existaient pas ou était peu répandu avant l’exil de 1959 n’ont jamais été traduites. Ainsi, une bouteille devient « botterr » (déformation du mot anglais bottle), plusieurs légumes sont appelés par leur nom Hindi et une voiture devient « motar » (déformation du mot anglais motor). On peut parfois reprocher l’excès de zèle de l’Office de la langue française, mais force est d’admettre qu’elle joue un rôle indispensable dans la préservation mais surtout l’évolution de la langue. En fait, mon épouse caresse de rêve de doter le gouvernement en exil d’une telle institution, qui créerait notamment un dictionnaire tibétain et se chargerait de créer puis transmettre les néologismes dans les écoles afin qu’ils soient enseignés aux générations futures. S’il y a des mécènes dans la salle, prière de venir me voir après la présentation. Merci.

Tu sais que tu es à l’autre bout du monde quand...

  1. Durant tout le mois de janvier, tu n’entends pas parler du Superbowl, même sur les chaînes de sports (dont ESPN!).
  2. Tu peines à avoir de l’information sur les primaires américaines.
  3. Il n’y a pas de boeuf dans les burgers du McDo.
  4. Le blé d’Inde... ben il porte bien son nom ici!
  5. Tu ne vois pas de pissenlits nulle part.
  6. Tu croises des vaches partout : à la plage, au centre-ville, sur l’autoroute, etc.
  7. Ça te surprend plus de croiser un blanc dans la rue que de croiser une vache.
  8. La température reste stable pendant deux mois.
  9. Le Canadien de Montréal?
  10. Le 400e de où?

jeudi, mars 13, 2008

Le voyage en chiffres

  • 30 000 km parcourus
  • 2500 photos
  • 10 heures de vidéos
  • 24 heures de train
  • 30 heures d’avion
  • 50 litres de chai
  • 400 ml de crème solaire

mercredi, mars 12, 2008

Le retour

Voici le premier épisode de mes nouvelles aventures en Inde. Pour ceux qui lisent ce blogue pour la première fois, je vous invite à lire d’abord mes récits de 2005 et début 2006 pour vous mettre en contexte.

Le trajet s’est très bien passé. Un peu de retard sur les vols mais au final pas d’ennuis. Un peu de stress à la douane indienne mais tout s’est bien déroulé. En débarquant de l’avion après environs 14 heures de vol, j’ai immédiatement senti que nous étions arrivé. Cette odeur qui m’envoutait, c’était l’Inde. C’était une odeur indescriptible, un mélangeur de sueurs, de poussière, d’épices et de combustion de diesel. Même si un jour le perds la vue, je le saurai lorsque je mets les pieds dans ce pays.

En fait, c’est une des choses que j’aime le plus de ce pays. Tous nos sens sont constamment sollicités (pour le meilleur et pour le pire!). C’est un pays de musique et de bruits, d’odeurs, de saveurs, de toucher. Le bruit des klaxons, la musique trop fortes des petites radio, l’odeur des poubelles brulés, la poussière et la crasse faisant glisser nos souliers...

Tôt le lendemain, nous sommes allés à la gare de train pour terminer notre périple au village de ma belle-famille (la colonie tibétaine de Mundgod, dans le sud de l'Inde). Cinq heures du matin et déjà ça sentait l’heure de pointe dans cette gare. Les gens se pressaient pour prendre les différents trains, les porteurs de bagages s’activaient un peu partout, les vendeurs de thé, criant le classique « chai, chaiiiiiiiii », promenaient leurs bouilloires entre les gens.

Pendant le parcours de 6 heures, la route était magnifique : divers champs de tournesols, de coton et de riz, entrecoupés de villages et de routes, où camions et motos attendaient de pouvoir passer.

Alors que je contemplais les paysages qui se présentaient à moi, je me suis mis à rêver. Rêver de ce voyage accompagné de toute ma famille, dans cette folle aventure qu’est l’Inde. La réalité me rattrapa rapidement.

Un petit garçon, âgé d’environs 8 ans, est à quatre pattes dans l’allée du wagon en train de laver le plancher. En fait, ce n’est qu’un prétexte pour mendier quelques ruppees aux passagers. Je me mets alors à penser que ce n’est peut-être pas du confort que ma famille souffrirait le plus ici, mais de ce genre de scène, dont on ne s’habitue jamais... Que penserait ma nièce de 5 ans devant cette scène, et comment sa mère pourrait lui expliquer ce qui se passe?...

Pardonne moi Seigneur

Pardonne-moi Seigneur car j'ai péché.

J'ai péché en pensant, après 2 mois de soleil accablant, qu'un nuage de temps à autre ferait du bien à mon front déjà suffisamment cuit.

Merci de m’avoir montré le droit chemin en me donnant la pire tempête de l’hiver la fin de semaine de mon retour, de m’avoir retenu à l’aéroport pendant des heures et de m’avoir fait pelleter pendant plus de 4 heures à mon retour.

Amen.

jeudi, janvier 10, 2008

Âneries

Ma mère appelait ça faire de « l’esprit de bottine ». Voici quelques réflexions plus ou moins profondes, question de vous faire réfléchir avec le sourire…

  • Pourquoi dans les bureaux y-a-t-il autant de fours micro-onde que de toilettes? Pourquoi tout le monde va manger en même temps non?
  • Dans les sèche-mains des toilettes publics ils écrivent toujours « frotter vigoureusement les mains ». Mais si je me frotte vigoureusement les mains pourquoi j’aurais besoin du sèche-mains? (Je déteste ces machines anyway…)
  • Les pompiers font souvent des levées de fonds pour venir en aide aux grands brûlés. Est-ce une manière de se donner bonne conscience lorsqu’ils font mal leur boulot? (ça y est, je regrette déjà de l’avoir écrite celle-là!)
  • Pourquoi Dancing Queen, YMCA et I will survive ne sont pas vendus sur des disques biodégradables?

Bon, je quitte l’antenne pour quelques semaines. Soyez sages durant mon absence et je vous ramène plein de réflexions à mon retour!