mercredi, décembre 28, 2005

Le Sexe et l’Inde

Si j’étais un moine, je crois que j’aimerais vivre en Inde. Bien sûr le pays est le berceau de plusieurs grandes religions et possède un incroyable patrimoine religieux. Mais aussi parce que la sexualité y est beaucoup moins omniprésente qu’en occident.

Quand vous vous promenez dans les rues, le sexe ne vous envahit pas comme dans les villes occidentales. D’abord les publicités sont beaucoup moins aguichantes. Bien sûr qu’on y montre de jolies femmes (très jolies même!) mais l’accent sera plutôt mis sur son sourire plutôt que sur son corps. De plus, les bars de danseuses, sex-shops et autres sont pratiquement absents du paysage indien.

Ensuite, l’intimité prend une autre forme. En Inde, comme dans la plupart des pays asiatiques et africains, les couples ne s’affichent pas en public. De façon simple, tout geste d’affection envers votre conjoint, de la poignée de main au bécotage sur les bancs publics, sera perçu comme de l’exhibitionnisme. Rien de moins.

Ce que vous verrez donc dans la rue, ce sont les copains de même sexe qui se tiendront par la main. Copain, et non pas conjoint, car l’homosexualité est absente ici... du moins un sujet tabou. Étrangement, les Indiens ont quand même leur lot de travestis, qui semblent tolérés.

Le cinéma indien mise également sur la sensualité plutôt que la sexualité. Bref, on laisse encore beaucoup de place au non-dit plutôt qu’à l’explicite.

Donc, si j’étais un moine, mon vœu de chasteté serait plus facile à réaliser en Inde. ;-)

Les dîners de sacoches

Lors de notre arrivée chez les parents de Dickey, j’ai découvert un étrange rituel. Au Québec, lorsqu’un groupe de filles décide de faire une sortie sans leurs conjoints, elles parlent souvent de « dîner de sacoche » (sac à main). Et bien, je vais vous décrire l’équivalent tibétain. (Sans rancune mesdames!) ;-)

Dans les jours qui ont suivi notre arrivée dans le village de mes beaux-parents, les femmes du village se succédaient en groupe de 4-5 afin d’avoir enfin des nouvelles de celle qui s’était absentée pendant 5 ans.

Ce qui était frappant dans ces visites, c’est le déroulement presque identique de chacune d’elle, tel un rituel ancien. D’abord, chaque dame arrivait avec son thermos de thé, une douzaine d’œufs et des biscuits. Les tasses étaient remplies, les biscuits distribués pendant que l’on échangeait les dernières nouvelles… des 5 dernières années!

Après un échange d’environs 1 heure, les femmes se préparaient à partir et en guise de remerciement nous leur remettions du beurre et des feuilles de thé, afin qu’elle puisse en refaire. Environs 20 minutes après leurs départs, un autre groupe arrivait et le rituel recommençait.

Ce fut ainsi pendant 2-3 jours. Je ne suis beaucoup amusé pendant ces échanges, qui m’ont permis de me familiariser avec les coutumes tibétaines, en plus de pouvoir rencontrer la moitié du village en quelques jours seulement!

Voici quelques anecdotes relativement à ces rencontres.

D’abord, la spontanéité des visites. Contrairement à ici, il est parfaitement normal de se pointer chez un ami à tout moment. Comme on risque de déranger un peu lors d’une visite impromptue, personne ne sera offusqué si vous continuez vos besognes quotidiennes pendant que les visiteurs sont là. Par contre, vous serez tenu de s’assurez que vos visiteurs ne manquent de rien. Vous leur offrez à boire et à manger, et ce même s’ils refusent.

Parlant de boire, tous les occidentaux se font prendre à ce jeu. Pour les Tibétains, une tasse doit toujours être pleine afin de montrer que l’hôte n’en a pas manqué. À l’inverse, la politesse occidentale veut que nous vidions notre tasse pour montrer que l’invité a apprécié. Ceci crée une situation assez cocasse. On rempli votre tasse, vous la videz. On la rempli de nouveau, vous êtes bon joueur et vous la videz de nouveau (plus lentement cette fois). On veut la remplir encore, vous avez beau expliquer en long et en large que vous n’avez plus soif, rien n’y fait, on la remplit encore. Vous sentant coupable de gaspiller, vous tentez tant bien que mal d’en prendre encore un peu plus. Vous êtes fier d’avoir pu en boire la moitié lorsque « oh non! » on tente encore une fois de remplir votre tasse!!! Si vous la laissez là, vous avez enfin compris votre leçon d’étiquette tibétaine 101! :-)

mercredi, novembre 23, 2005

Un souper chez les moines

Lors de mon séjour mon épouse et moi avons été invités à souper par le monastère de son frère. Ce souper fut probablement pour moi l'un de mes plus grand choc culturel.

Côté nourriture, mon côté latin est très développé. En effet, les plaisirs de la table sont un prétexte pour passer du temps avec les gens que j'aime. Qui n'aime pas une soirée en famille ou entre ami autour d'une fondue chinoise que l'on prend le temps de déguster lentement, les bouteilles de vins déliant les langues et nous permettant de régler les problèmes de l'univers en une soirée?

Bref, l'hospitalité monastique est bien différente...

D'abord, nous sommes invité dans une grande salle où nos hôtes nous servent le thé. Nous discutons pendant un moment puis arrivent le repas. De nombreux plats sont apportés et placer au centre du groupe. Jusque là tout va bien, je me délecte à l'avance et je me dis que ceux qui nos hôtes vont pouvoir en profiter aussi, leur régime étant normalement beaucoup plus austère.

Mais au moment d'attaquer le repas, nos hôtes nous souhaite bon appétit puis quitte la pièce!!! Je les attends un moment, jusqu'à ce que mon beau-frère m'explique qu'ils ne viendront pas. Je rétorque que nos hôtes doivent partager le repas avec nous. Il m'explique alors que pour éviter que les invités se retiennent durant le repas, ils quittent la pièce. En d'autres mots, comme on veut te laisser manger comme un cochon, et bien on te laisse seul pour que tu ne sois pas gêné.

C'est alors bien à regret que j'ai rempli mon assiette, me sentant bien mal à l'aise avec cette vision de l'hospitalité.

Le plus drôle dans cette histoire, c'est que les moines font cela avec les meilleures intentions du monde. En effet, le but est de mettre à l'aise les invités et non l'inverse. C'est quelque chose qui m'a beaucoup frappé durant mon voyage. Dans le fond, tous les êtres humains aspirent plus ou moins aux mêmes choses : le confort de leur famille, l'hospitalité et un épanouissement personnel. C'est la manière de vivre ces valeurs qui sont si différentes. Les gestes apparaissent souvent bizarre, mais quand on regarde l'intention qui est derrière, elle est toujours près de nos propres valeurs...

vendredi, novembre 11, 2005

Quelques photos

Voici quelques photos question de vous faire patienter d'ici mon prochain commentaire... Et vous donnez l'eau à la bouche concernant les prochains articles. ;-)


Les ruines d'une des premières mosqués de l'Inde. Remarquez le travail de la pierre!


Hé non! Nous ne sommes pas à Paris, mais bien devant le "India gate", un monument en l'honneur des soldats indiens tués durant les grands conflits qu'à connu le pays.


Une photo de notre mariage... Plus de détails bientôt, dans un blog près de chez vous! ;-)

La visite de Rinpotché

D’avoir la chance de rencontrer un Rinpotché est un grand honneur pour les Tibétains, alors imaginez pour les étrangers. Les Rinpotchés (qui signifie "précieux" en tibétain) sont en quelque sorte les cardinaux du bouddhisme tibétain. Or la ressemblance s’arrête là.

En effet, le concept de Rinpotché est particulièrement difficile à saisir pour un occidental. Afin de bien comprendre, laissez-moi vous expliquer quelques principes du Bouddhisme tibétain. Rassurez-vous, je vous explique uniquement les principes reliés au concept de Rinpotché! Si vous voulez en savoir plus sur le Bouddhisme tibétain, visitez le site d’un moine tibétain de Québec (oui oui vous avez bien lu!) ou envoyez-moi un commentaire (à la fin de cette article). Il me fera plaisir de vous répondre au meilleur de ma connaissance.

Comme vous le savez sûrement, les bouddhistes croient à la réincarnation. Alors que les chrétiens essaient d’avoir une bonne vie pour aller au paradis, les bouddhistes font le bien pour avoir une meilleure réincarnation. Le but ultime est d’atteindre l’illumination (ou nirvana), qui est la libération de toute souffrance et un état qui se rapproche d’un Dieu. La plupart des occidentaux perçoivent l’illumination comme l’aboutissement d’une vie (plusieurs vies en fait), un peu comme une retraite bien méritée. Or il n’en est rien. Quand vous avez atteint un tel niveau de bonté et de sagesse, vous ne pensez pas à vous asseoir sur vos lauriers et prendre une éternité de repos. Au contraire, votre compassion pour les êtres vivants vous poussera à revenir pour les aider à atteindre cette libération à leur tour. Par contre, ces êtres « illuminés » ont l’avantage de décider eux-mêmes de leur prochaine réincarnation. De plus, la plupart vont avoir certains « flash » de leur vie antérieure, ce que nous n’avons pas.

Vous me voyez venir? Eh oui, un Rinpotché fait partie de ce groupe restreint d’individus qui ont atteint l’illumination, mais qui continuent de se réincarner pour nous guider dans notre propre atteinte du nirvana. Le Dalaï Lama fait bien sûr partie de ce groupe. C’est la 14e fois qu’il revient sur terre pour guider les Tibétains dans leur destinée, d’où son titre de 14e Dalaï Lama (à ne pas confondre avec le titre de Benoît XVI).

Alors que l’image que l’on se fait d’un grand sage est un homme âgé, c’est plutôt déconcertant d’avoir en face de nous un jeune homme d’à peine 20 ans! En effet, des Rinpotchés, vous pouvez en rencontrer de tous les âges, puisqu’ils ne se réincarnent pas tous en même temps (évidemment!).

Par exemple, celui qui m’a attribué mon nom tibétain devait avoir environs 20 ans. Il est difficile de saisir l’ampleur de ces garçons, car ils sont entourés d’une aura de respect qui est facilement intimidant. Mais au delà du décorum et peu importe leur âge, ils dégagent une présence et une sagesse qu’on peut difficilement nier… Tous ceux qui ont déjà croisé le Dalaï Lama vous le confirmeront.

Plus de détails sur mon « baptême » bientôt!


Des moines tibétains en train de débattre, une pratique commune dans l'apprentissage du bouddhisme

jeudi, novembre 03, 2005

Je m'excuse!

Bonjour à tous! Voilà une éternité et demi que je n'ai rien posté dans mon blog et je m'en excuse sincèrement. Franchement, ce n'est pas ainsi que je vais fidéliser mon auditoire! Je vous promet d'ajouter du contenu très prochainement, j'ai des choses qui sont terminées, ils me restent uniquement à les publier. Voici donc une courte anecdote, juste pour me soulager la conscience un peu. :-) Au Québec, sur les emballage d'aliments, on imprime "meilleur avant". Lors de l'emballage du produit, on "étampe" la date prévue. En Inde, on inscrit sur les emballages "Consommer 6 mois après la fabrication", puis on étampe la date du jour. Voilà! :-) À très bientôt, je vous le promet! Yunten Gyatzo

vendredi, août 12, 2005

Transport 2e partie

J’ai reçu une question concernant les transports en commun, leurs coûts et comment les castes sont séparées. Je travaille sur un article sur le phénomène des castes qui sera publié sous peu. En attendant je vous parle un peu des coûts du transport en commun.

Il est difficile de parler des coûts des transports en commun, parce qu’ils changent tout le temps! En effet, on achète une course de taxi comme n’importe quel produit : on négocie.

Première surprise, il n’est pas rare qu’un chauffeur vous refuse de vous conduire où vous voulez, avant même de discuter du prix! Comme ici, les taxis (j’inclus les rickshaws évidemment) seront regroupés à un endroit, à l’entrée d’un hôtel ou d’une station de train par exemple. Deuxième surprise, plutôt que d’embarquer dans le premier de la queue comme on ferait au Canada, vous faites le tour des chauffeurs, indiquant l’endroit où vous voulez aller.

Si quelqu’un vous prête une oreille attentive il vous proposera son prix et vous faites une contre-offre. S'il refuse, vous allez voir son voisin. Et s’il refuse tous, vous arrêtez ceux qui passent jusqu’à ce que vous en trouvez un qui est d’accord. Avec un peu de chance, un des premier consulté reviendra sur sa décision et vous embarquera… sinon vous devrez montez légèrement votre prix! Bref, prévoyez toujours 5 minutes avant de partir, sinon vous allez payer pour! :-)

mercredi, août 10, 2005

La gastronomie indienne (1ère partie)

Comme vous le savez tous, l’Amérique fut découverte accidentellement par les Européens qui tentaient de trouver un raccourci pour accéder à l’Inde et ses épices. Une fois que vous avez goûté à la cuisine indienne, vous comprenez un peu mieux ce qui a motivé ces navigateurs un peu fous!

En effet, l’Inde est le pays des épices. Or la nourriture indienne n’est pas piquante comme la nourriture mexicaine mais simplement épicée, ce qui lui donne un goût riche et subtil. En effet, le poivre, la cannelle, le tuméric ou le clou de girofle ne sont pas particulièrement forts, mais ajoutent une nouvelle dimension aux aliments.

Plus concrètement, la nourriture indienne est divisée en deux grandes familles : veg et non-veg. Par exmple, quand on prend votre commande pour le repas dans le train, le choix est simple : veg ou non-veg. Les menus des restaurants sont souvent classés selon ces deux familles. Le veg est pris très au sérieux en Inde, et l’emballage de tous les aliments « commerciaux » sera identifié d’un rond vert pour les produits veg, ou rouge pour les produits non-veg.

Il est important de préciser que la religion influence beaucoup les habitudes alimentaires. En effet, la plupart des hindous sont végétariens et ne mange pas de bœufs parce qu’il est un animal sacré. Les musulmans ne mangent pas de porcs. Quant aux bouddhistes, ils préfèrent manger les grosses bêtes, tels que le bœuf.

En résumé :
  • Les hindous mangent végétarien, porc ou poulet
  • Les musulmans mangent bœuf ou poulet
  • Les bouddhistes mangent bœuf et porc
  • Les catholiques? Eux mangent n’importe quoi! :-)

Blague à part, vous pouvez souvent savoir la religion du propriétaire selon le type de viande offert dans son restaurant. De plus, imaginez les Mc-Do là-bas : pas de bœuf et la moitié du menu est végétarien. Le clown doit se retourner dans ses culottes! De toute façon, qui veut manger du McDo après avoir goûté aux différents curri!?!?

La nourriture indienne est généralement constituée de nombreux petits plats que les convives se partagent. Dans un repas typique vous trouverez les plats suivants :

  • Un plat de riz ou de pain (genre pita)
  • Une purée de lentille (communément appelé « dal »)
  • Un ou plusieurs plats de légume
  • Un ou plusieurs plats de viande en sauce

De plus, un yogourt nature est souvent offert pour accompagner le tout. Le yogourt permet de soulager les papilles brûlées par les mets un peu plus relevés.

À la fin du repas, l’incontournable « chai » (thé avec du lait et du sucre) viendra compléter le tout. Bien que les Indiens aient la dent sucrée, souvent le dessert sera mangé sous forme de collation un peu plus tard.

Légendes du Taj Mahal (2e partie)

Plusieurs légendes entourent la construction du Taj Mahal. En voici quelques unes.

Comme je l’ai expliqué dans ma chronique précédente, tout dans le Taj est parfaitement symétrique, à l’exception de la tombe de l’empereur. En effet, ce dernier n’avait pas prévu son dernier repos à cet endroit, mais son fils en avait décidé autrement. On raconte que l’empereur avait prévu faire construire une réplique exact du Taj Mahal pour lui-même, cette fois construite de marbre noir.

Or une autre légende raconte que l’empereur, une fois le Taj Mahal terminée, aurait fait couper les mains de tous les ouvriers du chantier afin qu’ils ne construisent plus jamais une œuvre aussi grandiose… Alors comment auraient-ils pu construire « son » Taj Mahal?...

On raconte aussi que lorsque les travaux furent terminés (après 22 ans!), l’empereur mourrait d’envie d’aller visiter l’endroit. Or il fallait nettoyer l’endroit et ramasser le chantier. L’empereur demanda donc à ses conseiller combien de temps il devrait encore patienter. Au moins plusieurs mois fut la réponse de son conseiller. L’empereur, pressé d’en finir, passa la consigne que tout ceux qui participeraient au nettoyage pourraient garder ce qu’ils avaient ramassé. Il visita le Taj la semaine suivante…

lundi, août 08, 2005

Le Taj Mahal 1ère partie

Un des symboles de l’Inde est évidemment le Taj Mahal. D’une certaine façon, ce monument représente très bien ce que l’humanité a de meilleur et de pire. En effet, ce monument, née d’une générosité pour un amour sans fin a conduit à un bâtiment de génie, qui dans sa démesure a fait souffrir des milliers de gens qui sacrifièrent leur vie à la construction de cette… pierre tombale. C’est donc avec un sentiment d’admiration et une certaine honte que je suis allé visiter cette merveille du monde.

Le Taj a été construit dans les années 1630 et à nécessité 22 ans de labeur par des dizaines de milliers de travailleurs. Il est constitué entièrement de marbre blanc, provenant des régions désertiques du nord de l’Inde. Une des particularités du marbre blanc est que c’est une pierre semi-opaque. Donc la lumière réussie à le traverser partiellement et en modifie sa couleur. Le Taj prendra donc une teinte différente selon les différents moments de la journée. On lui reconnaît quatre teintes principales : au lever du soleil, le midi, au coucher et les soir de pleine lune.

Le Taj a été construit avec une obsession pour la symétrie. En effet, tout est toujours parfaitement aligné : l’entrée du jardin avec les jardins d’eau d’avec l’entrée du Taj puis le tombeau de la défunte. Seul ombre au tableau, le tombeau de l’empereur qui sied à côté de son amour. La légende dit qu’il ne l’avait pas construit en fonction d’y reposer aussi, mais que son fils en avait décidé autrement.

Le Taj est richement décoré, mais ce qui apparaît comme des peintures est en fait de la pierre semi-précieuse qui a été incrustée dans le marbre.

On raconte que le Taj a pris 22 ans à construire, mais que seulement 6 ans ont été nécessaires à la construction du bâtiment, le reste étant uniquement dédié à la décoration. Ces pierres proviennent d’un peu partout dans le monde : de la Belgique, du Sri Lanka, de l’Afrique du Sud et du Tibet.

Les quatre tours entourant le Taj sont légèrement inclinés vers l’extérieur. Loin d’être un défaut de fabrication, elles ont été conçues pour tomber vers l’extérieur en cas de tremblement de terre et ainsi préserver le bâtiment principal.

Autour des portes sont inscrits des versets du Coran. Lorsque l’on regarde ces versets, ils apparaissent tous de la même grandeur. L’illusion est parfaite, car plus l’écriture monte et plus elle s’éloigne du regard et devrait donc apparaître plus petite. La grosseur du texte a donc été ajustée pour toujours apparaître de la même taille.

Prochaine rubrique, les légendes du Taj Mahal…

lundi, août 01, 2005

Les transports en Inde (1ère partie)

Au chapitre des transports, l'Inde se distingue vraiment de l'Amérique. D'abord le trafic routier. La première chose qu'on remarque, c'est que tout est plus petit qu'ici. En effet, les motos et " scooters " sont beaucoup plus populaires et les 18 roues (les vans) sont inexistantes.

En Inde, les motos ont d'abord une vocation utilitaire. Il n'est pas rare de voir 2 personnes sur la moto. On en voit même en version familiale, avec le papa qui conduit et maman assit derrière avec le petit dans les bras. Et tout ce beau monde sans casque…

Même si ça donne des frissons dans le dos à un Québécois qui vit avec des voitures à 8 coussins gonflables, n'empêche que la scène du couple sur la moto, le voile du sari dans le vent, est l'une des plus romantique que j'ai contemplé.

Une autre particularité des routes de l'Inde est ces étranges véhicules à 3 roues. Ce sont les " auto-rickshaws ", une forme très populaire de taxi, surtout dans les villes. L'auto-rickshaw est une sorte d'hybride entre la moto et la voiture. Plus économique que le taxi, on s'en sert pour les courts déplacements, surtout lorsqu'on n'a pas beaucoup de bagages. On les voit partout ces auto-rickshaws. Il faut dire que la majorité des gens n'ont pas de véhicules à eux et se fient aux transports en commun pour leurs déplacements. En plus des taxis et des rickshaws, les villes ont également des autobus et des rickshaws (ancêtre de l'auto-rickshaw, version à pédale).

Mais ce qui frappe le plus, c'est le chaos le plus total qui règne sur les routes de l'Inde. Ici, c'est la loi du plus fort. Les camions poussent les voitures qui poussent les auto-rickshaws qui poussent les motos qui poussent les vélos qui poussent les piétons. Gare à vous si vous êtes sur vos deux pattes, vous êtes en bas de la chaîne alimentaire... ou devrais-je dire routière?! Qu'est-ce que je veux dire par pousser? Disons que vous êtes en voiture et qu'il y a une moto devant vous, vous allez klaxonner jusqu'à ce que la moto se pousse de votre chemin, tout en gardant votre vitesse!

De plus, les gens ne respectent pas la signalisation. Si la route a 2 voies, il y aura 4 véhicules de large sur la route, tout le monde zigzagant pour trouver le chemin le plus rapide.

Le plus comique dans toute cette pagaille est de voir les policiers responsables du trafic tenter de mettre un peu d'ordre là-dedans, en essayant de faire entendre leur sifflet à travers les klaxons… Le combat est perdu d'avance, mais faut bien gagner sa croûte pas vrai?

jeudi, juillet 28, 2005

Médias et culture

Pour ceux qui ne le savaient pas, l’Inde est le plus grand producteur de film, surclassant même les studios d’Hollywood aux États-unis. Comme la majorité de ces films sont tournés dans la ville de Bombay, cette industrie est surnommée « Bollywood ». La particularité des films de Bollywood est leur longueur (environs 3 heures en moyenne) et l’utilisation de chants et de danse. En fait, le film « Chicago » est probablement ce qui se rapproche le plus de la « recette Bollywood », à l’exception que les acteurs indiens font du « lip synch ».

Étant donné la popularité de ses films et l’abondance de chanson, c’est une grande partie de la culture pop indienne qui passe par ces films. En fait, si Céline Dion était née en Inde, elle serait sûrement aussi populaire, sauf qu’on n’aurait aucune idée de quoi elle a l’air, puisque ces chansons seraient « chantées » et dansés par les plus belles actrices de Bollywood!

Bref, ce qui voit à la télé ou entend à la radio reviens bien souvent à ce que l’on voit au cinéma. Par exemple, la télé câblée offre facilement 4 à 5 chaînes offrant uniquement des films Bollywood, des classiques des années 70 et 80 aux hits de l’heure.

Malgré l’omniprésence du cinéma indien (surnommé Bollywood) dans les écran indien, l’influence occidentale se fait sentir. Vous serez amusé d’apprendre que l’Inde possède son « Indian Idol » et son « Who want to be a millionnaire ». Bien sûr, il y a de petites différences, les artistes de Indian Idol chantent des pièces indiennes et le « Who want to be a millionaire » porte un nom indien et vous permet de gagner un « crore » (c’est le nom pour 1 million en Inde) de ruppies.

Sur MTV, c’est surtout les chansons issues des films de Bollywood qui sont présentés. Fait amusant, bien que les acteurs fassent du « Lip synch » dans les films car ce ne sont pas eux qui chantent, souvent ce sont eux que l’on présente dans les clips et on donne peu d’importance aux vrais chanteurs, même sur une chaîne musicale. Par exemple, c’est l’Acteur de l’heure, et non un chanteur qui s’est mérité le titre de « Personnalité modèle pour la jeunesse MTV », alors qu’il est incapable de chanter!

Les pubs sont un peu différentes aussi. Les principaux produits annoncés sont les savons à lessive, les shampoings, les motos, les cellulaires… et les épices! Bien sûr, les pubs sont adaptés à la culture, ce qui fait qu’il est parfois difficile pour un québécois de comprendre le sens d’une publicité. Par exemple, dans la publicité de Tide, un type va faire sont marché lorsque tout à coup les passants commencent à le pincer. Ça m’a pris 3 semaines pour me rappeler que les Indiens ont comme tradition de pincer les gens qui portent un vêtement neuf. Donc la pub voulait montrer que Tide lave tellement blanc que l’on croirait porter du neuf!

mercredi, juillet 27, 2005

Environnement

Ce qui frappe le plus en arrivant en Inde, c’est la saleté et la pauvreté. Là-bas, les poubelles sont rares et les mendiants partout. Bref l’inverse d’ici! Au Québec, on associe souvent les questions environnementales avec la consommation d’énergie. En Inde, c’est deux sujets complètement séparés. Ils sont très fort en terme de conservation d’énergie, mais sont peu conscientisés sur la pollution.

En terme de consommation d’énergie, voici quelques exemples. On retrouve les lampes au sodium et les fluorescent un peu partout. Ici pas d’halogène. En plus de trop consommer, ils dégageraient bien trop de chaleur! Autre exemple, dans le village de Dickey, tout le monde possède des lampes à piles qui sont rechargés par un panneau solaire posé sur le toit. On utilise la lampe le soir et on recharge le jour. Plusieurs conducteurs vont arrêter le moteur de leur véhicule lors bloqué à une interception. Enfin, tous les hôtels que nous avons visité ont un système coupe l’électricité lorsque la chambre est inoccupée. Certains hôtels vont avoir un interrupteur à l’extérieur de la chambre et le personnel s’assure qu’il est éteint lorsque vous êtes à l’extérieur de la chambre. D’autres hôtels ont un porte clé qu’on l’on insère dans une fente qui active l’alimentation. Vous quittez la chambre, l’électricité se coupe.

Ceci dit, les villes sont très polluées, principalement parce que les gens jettent tout par terre. Ils savent qu’une caste plus pauvre viendra récupérer l’item pour lui donner une 2e vie, puis une 3e. Lorsque l’item n’est plus « récupérable » il est placé dans un tas, qui sera éventuellement brûlé. Le système, bien que relativement efficace, vient souvent gâcher le décor… Même dans les trains, où les poubelles sont inexistantes. Vous avez terminé votre bouteille d’eau? Vous avez 2 choix, vous la jetez par la fenêtre (comme tout le monde) ou vous essayez de la refiler à un enfant pauvre à la station la plus proche.

Le commerce

Les centre commerciaux sont encore rares en Inde et les emplettes sont font essentiellement dans les marchés, où sont regroupés un certain nombre de boutiques. Dans la majorité de ses boutiques, les prix sont négociables. On réalise alors que la façon d’acheter est complètement différente d’ici. En Amérique, tu vas dans la boutique, le marchand te propose ce qu’il estime être le meilleur prix pour son produit, et tu l’achètes si tu juges que le prix correspond à la valeur du produit. Sinon tu visites son concurrent.

En Inde, le marchand t’indique le prix qu’il espère le vendre et le consommateur doit indiquer le prix qu’il est prêt à payer. Mais tu quittes rarement une boutique parce que le prix n’est pas bon, uniquement parce que les produits ne t’intéressent pas.

Or la négociation est un art, presqu’un rituel et tous le monde doit jouer le jeu, même si par moment ça frise la comédie. Voici un scénario typique :

  • Tu le vends combien ce truc?
  • 30 dollars
  • 30 dollars? Humm c’est cher pour une copie…
  • Une copie? Jamais de la vie, c’est importé de France.
  • Oui bon si tu le dis. Mais il semble avoir vu le même truc à 15$ dans l’autre marché.
  • Impossible! En tout cas je ferais faillite à ce prix.
  • Bon… merci de ton temps, à la prochaine (se diriger vers la sortie)
  • Mais où vas-tu? Allez dit moi combien tu voudrais payer.
  • 20$
  • Bon ok, je te le laisse à 25$. Ça te convient?
  • Woin, ok je le prends. (Avant même que tu n’es terminé de répondre il a déjà commencé à emballer le produit. Quand viens le temps de payer, tu remets 22$ au marchand).
  • Il manque 3$.
  • Bon allons, tu vas pas faire toute une histoire pour 3$?
  • Mais 3$, c’est ma marge de profit que tu m’enlèves, comment je vais vivre?
  • Allez allez, j’achète chez toi tous les mois. Je vais dire à tous mes amis que tu offres les meilleurs prix. (Tu te diriges vers la sortie avec tes emplettes).
  • Bon d’accord, à la prochaine alors.

mercredi, juillet 13, 2005

Bienvenue!

Bonjour, Mon nom est Christian Fortier, Yunten Giatzo pour les Tibétains. Je fais mes premières armes dans les blogs en publiant mes récits de voyages en Inde en juin dernier. Si ça va bien, je poursuivrai par la suite avec mes réflexions sur la vie. Au plaisir d'avoir vos commentaires!