mercredi, novembre 29, 2006

La nation québécoise

Parlons un peu des événements de la semaine sur la scène fédérale... Le 27 novembre 2006, la Chambre des communes a adopté par une écrasante majorité de 265 à 16 la motion reconnaissant « que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni ».

Tout le monde s’est ensuite pété les bretelles. Les souverainistes parce qu’on reconnaît la nation québécoise (enfin!), les fédéralistes parce qu'on reconnaît que le Québec fait partie d'un Canada uni. Personne ne s’est rendu compte dans quel merdier cette motion allait nous plonger.

Imaginez…

Si on reconnaît la nation québécoise à l’intérieur du Canada, ça veut dire qu’il y a au moins une autre nation dans ce pays. Quelle est-elle ? Les Canadiens ? Les anglo-Canadien ? Les Canadiens hors-Québec? Comment cette nation se définit-elle, sinon qu’elle n’est pas québécoise ?

Comme si ce n’était pas assez compliqué, la notion de Québécois n’est pas nécessairement évidente. Les anglo de Montréal, est-ce qu’ils veulent être Québécois ou Canadien ? Ont-ils le choix ? Pis les francophones des prairies, sont-ils Canadiens ? Et là, je ne vous parle pas de l’autochtone francophone qui vit à Baie-Comeau. C’est un quoi lui ?... De plus, ont-ils le choix de leur nation? Devrait-on faire un référendum pour demander à la population de quelle nation elle se revendique?

Finalement, on voulait être reconnu comme nation avant de s’être demandé qui nous sommes. Remarquez, Harper n’est pas mieux. Il a reconnu la nation québécoise avant de définir la nation canadienne…

Dans le fond, le ministre Michael Chong avait compris où ça nous mènerait, c’est sûrement pour ça qu’il a démisionné afin de s’abstenir ! :-D

On continue l'aventure?

Bonjour fidèles lectrices et lecteurs. Voilà plus d’un an que je suis revenue de mon voyage en Inde et l’essentiel de que ce je voulais partager est désormais disponible sur ce site. Par contre l’exercice m’a fait découvrir un désir d’écrire qui sommeillait en moi. Je propose donc de continuer de me suivre dans le voyage de ma vie. Pas vraiment un journal intime mais plutôt l’endroit où je pourrai vous partager mes réflexions sur la vie et, je l’espère, avoir vos réactions pour lancer de beaux débats.

Je vais continuer à vous parler des cultures tibétaine et indienne le plus souvent possible. Mais étant un maniaque de politique, je ne pourrai m’empêcher de commenter certains événements qui attirent mon attention.

En espérant vous divertir et vous instruire.

Votre philosophe préféré,

Yunten Giatzo alias Christian.

vendredi, septembre 15, 2006

Retour sur les événements de Dawson

Exceptionnellement aujourd'hui je ne vais pas parler de mon voyage en Inde mais revenir sur la tuerie qui a eu lieu au collège Dawson dans la région de Montréal. Je regarde la couverture médiatique et je dois dire que je m’inquiète.

En effet, dans notre recherche d’une explication logique à un geste qui ne les pas, nous avons tendances à nous égarer… et à nous égarer également sur les solutions à apporter.

Tous à été remis en cause : son style d’habillement, ses choix musicaux, les sites web qu’il fréquente, etc. Pour moi, tout ceci n’est pas la cause du problème, mais la conséquence. C’est la tristesse qui cause les larmes, pas l’inverse. En voulant bannir les larmes, comme on veut bannir les armes à feu, on limite les dégâts, mais on ne règle rien.

D’ailleurs, j’étais bien content d’appendre que les armes qui ont été utilisés étaient tous enregistrées selon les règles et que le tueur avait bien respecté toutes les règles administratives. Cela aura au moins le mérite de recentrer le débat sur le vrai problème : l’isolement de ce jeune homme.

C’est sur cet aspect et celui-là seulement que le débat doit porter : comment ce jeune a-t-il pu sombrer dans un tel isolement social sans que ses proches ne réalisent ce qui se passait dans sa tête. Il habitait encore chez ses parents après tout ! Mais loin de vouloir faire le procès de sa famille, c’est l’individualisme dans son ensemble que je remets en question… C’est l'indifférence chronique que nous avons envers nos proches (voisins, collègues, etc.) que nous ouvrons la porte à des comportements de ce genre. Probablement que si le meurtrier avait trouvé sa place dans la société, il n’aurait pas agit de la sorte. Demandons-nous pourquoi, en tant que société, nous n’avons pas réussi à lui donner la place qu’il méritait.

vendredi, juillet 21, 2006

Visite du Qûtb Minâr

Lors de notre visite nous avons eu l’occasion de jouer aux touristes à quelques reprises. En plus d’avoir visiter de nombreux bazars, nous avons visité quelques vestiges du monde musulman, tels que le célèbre Taj Mahal et les ruines de Kutuminar.

Kutuminar est l’une des premières mosquées construite en Inde. Pour plus d'information sur l'histoire et la signification de cette construction, je vous invite à lire l'article sur le site de Wikipédia.

Une de ses particularités est une haute tour située au centre du temple. De même, il est fascinant de voir comment cette tour s’est bien préservée contrairement au reste de l’endroit.

Mais ce qui frappe le plus en visitant cet endroit, c’est le travail de la pierre et les bas reliefs qui y sont sculptés. À partir du moment on l’on réalise les efforts qui ont du être nécessaire pour accomplir un tel travail, on ne peut qu’être émerveillé par le talent des sculpteurs de l’époque

La noce tibétaine, 2e partie

Après la cérémonie, tout le monde s'est réuni dans une salle communautaire, aménagé pour l'occasion. Pendant que notre famille était assise à la table d'honneur, les gens se regroupaient pour jouer aux cartes, au domino ou simplement pour discuter.

Par moment j'avais vraiment l'impression que les gens se fichaient pas mal de nous… ou plutôt que j'étais simplement un témoin de la scène. Bien sûr je me trompais, puisque subtilement tous mes faits et gestes étaient scrutés à la loupe par mes convives. Il faut dire que les mariages avec les occidentaux ne sont pas monnaie courante là-bas alors ils étaient aussi curieux envers moi que moi envers eux. Mon épouse aussi l'avait compris et pendant tout le mariage elle s'est assurée que je ne commette pas d'impairs diplomatiques. Ce qui est relativement facile quand on ne fait rien! :-)

Bref, pendant que les invités échangeaient, les bénévoles s'activaient! Ceux-ci s'assuraient que tout le monde ait le verre plein, que ce soit de thé ou de chang (l'alcool « maison » tibétain, fait d'orge fermentée). Un groupe particulier de femmes plus âgées était chargé de respecter l'une des plus belle tradition tibétaine.

En effet, les Tibétains ont également leur lot de chanson à boire. Or les paroles de ces chansons sont à chaque fois improvisées et doivent décrire les particularités de l'auditoire. Si ceux-ci se reconnaissent dans les paroles, ils boiront de bon cœur. Sinon, ils ne toucheront pas à leur verre, ce qui constitue une insulte. Or ces dames ont travaillé sans relâche pendant tout l'après-midi afin que tous les invités boivent dans la joie.

Puis vint le dîner, sous forme de buffet. Plusieurs bénévoles travaillaient depuis tôt le matin afin de préparer ce festin pour plus de 200 personnes! Fait à noter, quand les Tibétains mangent, ils mangent. Vous le savez, un des plaisirs de la vie pour un Québécois est un bon souper entre amis, souper qui pourra s'étirer pendant des heures et des heures. À l'inverse, les Tibétains se contentent de manger pendant les repas, puis passent à autre chose. Bref, bien que je m'étais servi le premier, j'avais la moitié de mon assiette de mangée quand la plupart des convives avaient été desservis!

Les gens ont continué de placoter pendant tous l'après-midi, jusqu'au souper. Puis après le souper vint les danses. À ma grande joie, les aînés ont parti le bal avec des chants et danses traditionnels, puis les jeunes ont embarqués jusqu'à la fin de la soirée. Je passais la soirée à regarder le spectacle, émerveillé par la complicité qui s'est installé entre les générations, qui se relançaient à qui mieux mieux.

Le lendemain matin, nous sommes retourné à la salle communautaire pour une 2 e journée. Cette fois, c'était à la trentaine de bénévoles de la veille de célébrer le mariage avec nous. Toute la journée nous avons parlé, rit et mangé. Après le souper, nous avons organisé une petite cérémonie de remerciement. À chaque bénévoles, nous avons remis quelques katas reçus durant la cérémonie ainsi qu'une paye pour leur travail (que la majorité a refusé).

La soirée se termina par des chants et des danses. N'en pouvant plus de ne pas faire partie du show, je suis allé danser avec eux les dernières chansons… pour me rendre compte que ne suis pas encore tout à fait Tibétain.

Transport : le train

Un voyage en Inde ne serait pas complet sans essayer le train. En effet, le réseau de train indien est l'un des plus développé (en terme de km de chemin de fer) et l'un des plus utilisés au monde. Le chemin de fer sert au transport des marchandises mais avant tout au transport de passagers. Tandis que les trajets plus courts partent de jours, de nombreux départs se font également en fin de soirée afin d'arriver à destination le lendemain matin.

Ne vous en faites pas, à l'exception de la « sleeper class », les sièges sont des bancs que l'on peut disposer en forme de lits superposés. Les draps, couvertures et oreillers sont même fournis!

Chaque train comporte habituellement plusieurs classes, donc voici un résumé des classes les plus typiques, en ordre de confort (et donc de prix!) :

classe « 2 tiers » : chaque banc comporte 2 lits superposés. Chaque cubicule contient 2 bancs face à face, donc 4 personnes par cubicule. Disponible en version air climatisé (AC) ou non.

classe « 3 tiers » : même principe que le 2 tiers, mais chaque banc comporte 3 lits. Donc moins d'espace et 6 personnes par cubicule. Disponible en version air climatisé (AC) ou non.

Sleeper class : similaire au voyage dans les autobus ou en avions classe économique. Siège inclinable mais peu d'espace. Sans AC mais ventilateurs disposés au plafond des wagons.

Pendant le voyage, des « commis » passent constamment pour vous vendre boissons (non alcoolisé bien sûr!) et nourriture. Le hic, c'est qu'il n'y a pas de poubelles dans les wagons. Souvent votre seule option est de jeter les contenants vides par la fenêtre…

Certains parcours prennent jusqu'à 2 ou 3 jours. Selon les parcours, le train arrêtera plus ou moins souvent. Chaque arrêt dure habituellement 5 à 15 minutes, ce qui permet d'aller se dégourdir les jambes. Évidemment, pas de douche à l'intérieur des trains. De plus, même si les wagons offrent généralement 2 types de toilettes, « western » ou régulière, il est plus hygiénique d'utiliser la seconde. N'empêche, la première fois que vous faite vos besoins en position accroupis dans un trou où vous voyez les rails défiler, vous avez tout un choc culturel!!!

De plus, les longs parcours occasionnent souvent un « mal de train ». En effet, après vous être fait brasser pendant de longues heures (50 heures entre Delhi et Hubli), le sol vous semble plutôt instable lorsque vous regagner la terre ferme. Ce malaise dure environ une heure.

Enfin, petit conseil, n'oubliez pas d'apporter un jeu de carte ou un bon roman, vous trouverez la randonnée plus agréable! ;-)

mercredi, juillet 12, 2006

Questions et réponses sur l’Inde

L’hiver dernier, ma sœur, qui enseignait dans une classe de 6e année, a proposé à ses élèves de découvrir l’Inde. Ses élèves m’ont alors envoyé une série de questions. Voici donc mes réponses sur des sujets que je n’ai pas encore traité dans mon blogue.

Avant de commencer, il est important d’expliquer certaines choses sur l’Inde. Les Indiens disent que l’Inde n’est pas un pays, mais un continent. Quand on regarde la multitude d’environnement, de culture, de langue et de religion, on se dit qu’ils ont un peu raison. En effet, l’Inde est un très grand pays. Pas aussi grand que le Canada, mais environs le tiers. Avec plus d’un milliard d’habitant (le Canada a 32 millions), ça laisse beaucoup de place à la différence!

Donc, certaines questions seront difficiles à répondre parce qu’il serait trop long d’expliquer les différences entre chaque culture. Malgré tout nous allons essayer d’être le plus précis possible.

1. Pourquoi les femmes indiennes portent un point sur leur front? Le point que les femmes portent sur le front signifie que la femme est mariée. C’est un symbole que les hindous (les pratiquant de l’Hindouisme) utilisent. Traditionnellement, le point est fait avec une poudre qui est placé par le mari chaque matin.

Par contre, beaucoup de femmes non mariés vont quand même porter quelque chose sur leur front. Des petits autocollants décoratifs peuvent être collés et ce point devient une forme de bijoux, assorti avec la robe par exemple.

2. Quel genre de musique y-a-t-il en Inde? Ont-ils une musique traditionnelle? L’Inde possède une culture très riche et la musique prend une grande place dans leur vie. La musique traditionnelle occupe encore une place importante mais la musique des films de Bollywood est vraiment la musique populaire des indiens.

Cette musique est un mélange entre les musiques de films genre Roi Lion, la musique pop américaine et la musique traditionnelle indienne.

La musique américaine est présente mais les indiens préfèrent de loin leur musique. Le rock et le métal est très peu populaire là-bas.

Pour revenir à la musique traditionnelle, plusieurs instruments sont uniques à l’Inde, comme la cithare ou les tablas.

3. Est-ce que la population de l'Inde est jeune ou vieille? Somme toute assez jeune. Les familles sont en général plus grosses qu’ici. De plus, les soins de santé ne sont pas aussi accessibles qu’au Québec, ce qui fait que les gens meurent en général plus jeune.

Mais le pays s’est beaucoup amélioré à ce chapitre.

De plus, ce n’est pas quelque chose que l’on remarque en marchant dans la rue.

4. Est-ce que l'Inde est plus rural ou urbain? Plutôt rural même si l’Inde compte parmi les plus grandes villes du monde. Delhi compte environs 13 millions d’habitants (le double de la province de Québec!), Mumbay (Bombay) a 12.5 millions et Calcutta (où vivait mère Thérésa) 11 millions.

5. Est-ce qu'il y a un hiver en Inde? (Que peux-tu nous dire par rapport au climat?) Le climat varie énormément selon la région. Le Nord, au pied des Himalaya, a un climat montagneux avec des hivers froids. L’ouest possède de vastes déserts, donc un climat très chaud. La région de Delhi ressemble aux prairies canadienne, avec des étés très chauds (47 degrés!) et des hivers frais (environs 3 degrés). Enfin, le sud est composé surtout de jungle, avec des étés très chauds et des hivers doux mais très pluvieux.

Disons simplement que mise à part les régions près de la frontière tibétaine, la plupart des régions sont plutôt chaude.

6. Les habitants portent-ils des vêtements spéciaux durant les fêtes? Oui, mais il y a plusieurs fêtes en Inde, selon les régions mais surtout les religions.

Une des fêtes les plus spectaculaire est à mon avis la fête nommé Diwali. Lors de cette journée, tout le monde s’habille en blanc et ils se lancent de la poudre colorée!

7. Qu'est-ce que tu as le plus aimé dans ton voyage en Inde? Étant donné que j’ai passé plus de temps avec des tibétains qu’avec des Indiens, il est difficile de répondre à cette question.

Le rythme de vie est plus calme là-bas qu’ici. On se rend compte qu’ici on est toujours en train de courir. L’efficacité, la performance et la ponctualité sont des valeurs très importantes pour les occidentaux (blancs de l’Europe et de l’Amérique du Nord). Si ce rythme de vie est exaspérant au début, ça devient très agréable quand on s’est habitué.

J’ai également adoré la nourriture là-bas. Tout est naturel là-bas : pas de serres, d’engrais chimique, etc. Les aliments ont plus de goût et l’Inde est la terre des épices, donc les mets ont des saveurs plus riches qu’ici (sans être piquant comme la nourriture mexicaine)

Mais ce que j’ai vraiment aimé de ce voyage, c’est de voir des gens qui vivent de façon complètement différente de nous, mais en même temps pas si différents de nous. En fait, tous les être humains veulent la même chose : être heureux, bien manger et prendre soin de leur famille. Mais la manière d’y arriver est bien différente d’un pays à l’autre et c’est bien ainsi. Il ne faut pas juger les autres cultures mais simplement les comprendre.

8. Habiterais-tu là-bas? C’est difficile de répondre car j’ai si peu visité ce grand pays. C’est comme si j’avais visité Toronto et Honfleur (un village d’environs 1000 habitants au sud de Québec) et on me demandait si j’habiterais au Canada. 

Disons que le rythme de vie plus tranquille, les valeurs familiales et la nourriture m’ont beaucoup attiré.

Par contre il y a certaines choses que je n’ai pas du tout aimées : la pauvreté m'a désolé et choqué, la saleté dans les grandes villes m'exaspérait et le fait de devoir toujours négocier tout me fatiguait. De plus, comme les pannes d’électricité sont très fréquentes, il faudrait probablement que je trouve un autre emploi que l’informatique.

Malgré tout il y a certains endroits, comme Bangalore, où j’aimerais habiter pendant quelques années.

Quelques clins d’œil

Voici quelques anecdotes en vrac. ;-)

1- Oui, les vaches sont sacrés en Inde. Ce qui veut dire qu’on peut les rencontrer n’importe où, même dans le centre-ville de Delhi, avec ses 14 millions d’habitants! Je me souviens d’un jour où j’étais dans un marché de légume dans la petite ville de Hubli. Il est 10 heures du matin, le marché est bondé. Tout à coup, tout le monde commence à se bousculer. Je tente de rester debout et de comprendre se qui se passe quand soudain, je me retrouve nez à nez avec une vache! Personne n’osera la frapper pour la remettre à sa place. Tout le monde se tasse pour la laisser passer! Ouf!

Ça me fait penser à une petite blague que mon épouse m’a racontée là-bas. En Inde, on peut croiser une vache dans la rue mais jamais on ne verra une femme à moitié nue. En Amérique, c’est l’inverse! :-)

2- Vous connaissez sûrement le blues du voyageur. Il arrive toujours un moment dans un voyage où soudainement, vous avez envie de quelque chose de manière compulsive. IL VOUS FAUT CETTE CHOSE! Souvent c’est une babiole, par exemple un coke, du McDo, de la gomme, tel marque de cigarette, etc.

Dans mon cas, mon moment de faiblesse fut pour un café. Hey oui! Après plus de 3 semaines à boire du thé, j’avais une folle envie d’un vrai bon café corsé, bien infusé, avec crème et sucre. Pourtant, je ne suis pas particulièrement accro au café, mais là, ça m'en prennait un pour accompagner mon petit déjeuner! Or en Inde, le café que l’on retrouve habituellement dans les gares de train et les restaurants est du café instantané. Bof… Or un bon jour on prend le petit déjeuner dans un restaurant inspiré des « Second cup » d’ici. Je me dis alors: “Vlà ma chance!”. Devant le comptoir, sachant très bien que les Indiens aiment leur café très édulcoré, je commande un expresso, pour être certain de boire quelque chose qui ressemble à un café. Sage décision de ma part, car cet expresso aurait passé pour un café latté ici !

3- Plusieurs savent que les Indiens, comme bien d’autres peuples d’ailleurs, mangent avec leurs mains. Plusieurs savent aussi que la toilette telle que nous la connaissons en Amérique n’est pas établie partout, de même que le papier de toilette (en fait, surtout le papier de toilette). Bref, si vous faites la corrélation entre ces deux faits, vous comprendrez que si la main droite sert à manger, elle ne devrait pas servir à autre chose… Pigé ? Or qu’arrive-t-il quand un blanc (moi par exemple), qui est gaucher, peu familier à manger avec ses mains, doit faire un effort car il mange devant deux Indiennes parfaitement inconnues ? Vous avez deviné, il fait un fou de lui et amuse la galerie !

À bientôt pour d’autres aventures !

lundi, mars 06, 2006

Mon "baptême"

Pour ceux qui se demande à quoi rime le nom de mon blog, il s'agit de mon nom tibétain. Les événements qui ont entouré ce "baptème" fut sans aucun doute un des moments marquant de mon voyage.

Avant de vous raconter l’événement, une petite mise en contexte. Lors de la naissance d’un enfant, un nom lui est immédiatement donné par ses parents. Ce sera un nom tout simple, comme « soleil » (Gnima), « lune » (Dawa) ou « étoile » (Kharma). Après quelques années, la famille tentera d’entrer en contact avec un Rinpotché qui donnera à l’enfant son « vrai » nom, celui qu’il portera pour la vie. Pour en savoir plus sur les Rinpotché, lisez mon article du 11 novembre 2005.

De retour à mon histoire. J’étais au village de mes parents depuis environs une semaine et personne ne parvenait à prononcer mon nom correctement. Les Tibétains maîtrisent mal les « R » (comme la majorité des asiatiques!) et un nom comme Christian Fortier n’avait rien pour les aider. J’avais demandé à mon beau-frère moine et à mon beau-père de me trouver un nom tibétain. Les deux semblaient hésiter à le faire… je ne saurai jamais pourquoi. Bref mon « tcho-tcho » (grand frère en tibétain) avait un ami qui était assistant d’un Rinpotché et nous avions une permission d’aller le visiter.

Arrivé au monastère, nous avons commencé par prendre le thé avec l’ami de tcho-tcho, puis au bout d’un moment il nous a invité à rencontrer Ling-Rinpotché (voir La visite de Rinpotché, 11 novembre 2005).

Arrivé dans la salle, nous avons procédé au protocole d’usage, puis nous avons discuté un peu avec Rinpotché. Il m’a d’abord demandé mon nom, je me suis présenté, en lui disant que mon nom n’était pas approprié et qu’il me fallait un nom tibétain. Il m’a dit qu’il y penserait et qu’il me reviendrait là-dessus. Nous avons ensuite échangé un peu. Comme je l’ai décris dans une autre chronique, ce fut un moment extraordinaire auprès de ce grand sage… d’à peine 20 ans! Malgré son humilité et sa candeur, c’est toujours un peu intimidant. Après notre échange, je croyais bien qu’il avait remis à plus tard l’attribution de mon nom pour se débarrasser de moi poliment. C’était bien mal connaître les moines tibétains!

Le soir, tcho-tcho reçoit un appel. Il vient ensuite me voir et m’annonce que Rinpotché m’a donné un nom tibétain.

  • Fantastique! Qu’est-ce que c’est?
  • Yunten Giatzo!
  • Yunten quoi?!?
  • Yunten Giatzo. Comment trouves-tu?
  • Ben c’est super… si je parviens à le prononcer correctement. Ça veut dire quoi au juste?
  • Océan de connaissances
  • Wow! Je crois que je vais faire un effort pour l’apprendre…

Si j’ai eu besoin d’un peu de pratique pour le prononcer correctement, mon nouveau nom s’est tout de suite imposé auprès de ma famille et du reste de la communauté. En fait, c’est ce nom qui était sur mon invitation de mariage, et tout le monde à Mundgod me connaît uniquement sous ce nom.

La noce tibétaine, 1ère partie

J’ai profité de mon voyage en Inde pour épouser la femme que j’aime.

Le mariage tibétain est bien différent d’ici. D’abord, la tradition des mariages arrangés, bien que beaucoup moins présente qu’avant, laisse encore des traces. En effet, si le mariage occidental est d’abord l’initiative des mariés, les mariages tibétains sont plutôt pris en charge par les familles des mariés. Ce petit détail change beaucoup de choses, notamment que les mariés n’ont presque rien à s’occuper!

En effet, la cérémonie elle-même laisse peu de place aux mariés pour s’exprimer. En effet, la veille de la célébration, je commençais à être nerveux. Mon épouse et n’avions rien pratiqué avant la célébration.

Je demandais à mon épouse :

  • Qu’est-ce que je vais avoir à dire durant la célébration?
  • Rien
  • Rien?
  • Ben non rien. Ne t’inquiète pas, tout va bien aller.
  • Mais, je ne sais même pas dire « oui je le veux » en tibétain!!! (léger sentiment de panique)
  • Fais-moi confiance veux-tu?
  • Ok… (léger sentiment de scepticisme…) :-)

Bref, la cérémonie se déroule à peu près comme suit : les mariés sont assis côte à côte, avec leur familles immédiates assis tout près. Les invités se succèdent à tour de rôle et remettent cadeaux et katas (les foulards de soie). Pendant que les invités défilent, le maître de cérémonie récite un texte présentant les mariés et leurs familles tandis qu’un groupe de dames récitent des chants traditionnels. Voilà pour la cérémonie. Pas de prière, de bénédiction, de « je le veux » et tout le tralala. Assez curieux dans une culture où la religion joue un aussi grand rôle de constater que le mariage est tout ce qu’il y a de plus civil, sans aucune connotation religieuse.

Après la cérémonie, tout le monde se retrouve dans la grande salle pour manger, boire, discuter, jouer et danser, exactement comme ici.

Prochaine chronique, je vous raconte un peu plus les célébrations suivant la cérémonie.