lundi, janvier 18, 2010

Quelques pensées en vrac sur le séisme en Haïti

Dans mes cours de journalisme, nous apprenions comment faire des nouvelles qui attirent l’attention de la population.

Un de ces principes est celui de la proximité. En effet, si je vous dis qu’un accident de voiture a tué 3 personnes en Inde, ça risque de vous laisser plutôt froid. Si ce même accident s’est passé dans votre rue et que votre voisin fait partie des victimes, tout à coup votre curiosité monte d’un cran.

J’ai bien sûr été touché par l’ampleur de la tragédie en Haïti. Impossible de rester de glace devant tant de désolation : mort par milliers, sans-abris par million, les enfants devenus orphelins, l’odeur de morts partout… On ne peut que s’imaginer si un désastre similaire se passait dans notre patelin. Mais en même temps, ce n’est pas le premier séisme d’envergure que la Terre a connu. Alors somme toute, ça ne me touchait pas tant que ça.

Aujourd’hui, le principe de proximité m’a frappé de plein fouet. Une de mes anciennes clientes, qui était là-bas dans le cadre d’un programme d’entraide international, est portée disparue depuis presqu’une semaine. Soudainement, j’étais émotionnellement touché par ce qui se passe là-bas.

Mes pensées vont aux proches d’Anne Labelle, je vous souhaite de tout cœur de la retrouver vivante, tout comme les autres disparus.

Un autre principe journalistique, c’est l’impact de la tragédie. Chaque année aux États-Unis, plus de gens meurent d’accidents de la route que lors des événements du 11 septembre 2001. Pourtant, qu’est-ce qui a défrayé le plus la manchette?

Sans rien vouloir enlever à l’ampleur de la tragédie d’Haïti, je ne peux qu’éprouver un peu de jalousie devant la mobilisation mondiale. En effet, j’aimerais tellement un mouvement de cette ampleur pour régler une fois pour toute la question du Tibet.

Mais le génocide étant lent et l’information bien contrôlée par les autorités chinoise, je ne peux que souhaiter qu’Haïti se remette sur pied… en attendant la libération du Tibet.