mercredi, novembre 23, 2005

Un souper chez les moines

Lors de mon séjour mon épouse et moi avons été invités à souper par le monastère de son frère. Ce souper fut probablement pour moi l'un de mes plus grand choc culturel.

Côté nourriture, mon côté latin est très développé. En effet, les plaisirs de la table sont un prétexte pour passer du temps avec les gens que j'aime. Qui n'aime pas une soirée en famille ou entre ami autour d'une fondue chinoise que l'on prend le temps de déguster lentement, les bouteilles de vins déliant les langues et nous permettant de régler les problèmes de l'univers en une soirée?

Bref, l'hospitalité monastique est bien différente...

D'abord, nous sommes invité dans une grande salle où nos hôtes nous servent le thé. Nous discutons pendant un moment puis arrivent le repas. De nombreux plats sont apportés et placer au centre du groupe. Jusque là tout va bien, je me délecte à l'avance et je me dis que ceux qui nos hôtes vont pouvoir en profiter aussi, leur régime étant normalement beaucoup plus austère.

Mais au moment d'attaquer le repas, nos hôtes nous souhaite bon appétit puis quitte la pièce!!! Je les attends un moment, jusqu'à ce que mon beau-frère m'explique qu'ils ne viendront pas. Je rétorque que nos hôtes doivent partager le repas avec nous. Il m'explique alors que pour éviter que les invités se retiennent durant le repas, ils quittent la pièce. En d'autres mots, comme on veut te laisser manger comme un cochon, et bien on te laisse seul pour que tu ne sois pas gêné.

C'est alors bien à regret que j'ai rempli mon assiette, me sentant bien mal à l'aise avec cette vision de l'hospitalité.

Le plus drôle dans cette histoire, c'est que les moines font cela avec les meilleures intentions du monde. En effet, le but est de mettre à l'aise les invités et non l'inverse. C'est quelque chose qui m'a beaucoup frappé durant mon voyage. Dans le fond, tous les êtres humains aspirent plus ou moins aux mêmes choses : le confort de leur famille, l'hospitalité et un épanouissement personnel. C'est la manière de vivre ces valeurs qui sont si différentes. Les gestes apparaissent souvent bizarre, mais quand on regarde l'intention qui est derrière, elle est toujours près de nos propres valeurs...

vendredi, novembre 11, 2005

Quelques photos

Voici quelques photos question de vous faire patienter d'ici mon prochain commentaire... Et vous donnez l'eau à la bouche concernant les prochains articles. ;-)


Les ruines d'une des premières mosqués de l'Inde. Remarquez le travail de la pierre!


Hé non! Nous ne sommes pas à Paris, mais bien devant le "India gate", un monument en l'honneur des soldats indiens tués durant les grands conflits qu'à connu le pays.


Une photo de notre mariage... Plus de détails bientôt, dans un blog près de chez vous! ;-)

La visite de Rinpotché

D’avoir la chance de rencontrer un Rinpotché est un grand honneur pour les Tibétains, alors imaginez pour les étrangers. Les Rinpotchés (qui signifie "précieux" en tibétain) sont en quelque sorte les cardinaux du bouddhisme tibétain. Or la ressemblance s’arrête là.

En effet, le concept de Rinpotché est particulièrement difficile à saisir pour un occidental. Afin de bien comprendre, laissez-moi vous expliquer quelques principes du Bouddhisme tibétain. Rassurez-vous, je vous explique uniquement les principes reliés au concept de Rinpotché! Si vous voulez en savoir plus sur le Bouddhisme tibétain, visitez le site d’un moine tibétain de Québec (oui oui vous avez bien lu!) ou envoyez-moi un commentaire (à la fin de cette article). Il me fera plaisir de vous répondre au meilleur de ma connaissance.

Comme vous le savez sûrement, les bouddhistes croient à la réincarnation. Alors que les chrétiens essaient d’avoir une bonne vie pour aller au paradis, les bouddhistes font le bien pour avoir une meilleure réincarnation. Le but ultime est d’atteindre l’illumination (ou nirvana), qui est la libération de toute souffrance et un état qui se rapproche d’un Dieu. La plupart des occidentaux perçoivent l’illumination comme l’aboutissement d’une vie (plusieurs vies en fait), un peu comme une retraite bien méritée. Or il n’en est rien. Quand vous avez atteint un tel niveau de bonté et de sagesse, vous ne pensez pas à vous asseoir sur vos lauriers et prendre une éternité de repos. Au contraire, votre compassion pour les êtres vivants vous poussera à revenir pour les aider à atteindre cette libération à leur tour. Par contre, ces êtres « illuminés » ont l’avantage de décider eux-mêmes de leur prochaine réincarnation. De plus, la plupart vont avoir certains « flash » de leur vie antérieure, ce que nous n’avons pas.

Vous me voyez venir? Eh oui, un Rinpotché fait partie de ce groupe restreint d’individus qui ont atteint l’illumination, mais qui continuent de se réincarner pour nous guider dans notre propre atteinte du nirvana. Le Dalaï Lama fait bien sûr partie de ce groupe. C’est la 14e fois qu’il revient sur terre pour guider les Tibétains dans leur destinée, d’où son titre de 14e Dalaï Lama (à ne pas confondre avec le titre de Benoît XVI).

Alors que l’image que l’on se fait d’un grand sage est un homme âgé, c’est plutôt déconcertant d’avoir en face de nous un jeune homme d’à peine 20 ans! En effet, des Rinpotchés, vous pouvez en rencontrer de tous les âges, puisqu’ils ne se réincarnent pas tous en même temps (évidemment!).

Par exemple, celui qui m’a attribué mon nom tibétain devait avoir environs 20 ans. Il est difficile de saisir l’ampleur de ces garçons, car ils sont entourés d’une aura de respect qui est facilement intimidant. Mais au delà du décorum et peu importe leur âge, ils dégagent une présence et une sagesse qu’on peut difficilement nier… Tous ceux qui ont déjà croisé le Dalaï Lama vous le confirmeront.

Plus de détails sur mon « baptême » bientôt!


Des moines tibétains en train de débattre, une pratique commune dans l'apprentissage du bouddhisme

jeudi, novembre 03, 2005

Je m'excuse!

Bonjour à tous! Voilà une éternité et demi que je n'ai rien posté dans mon blog et je m'en excuse sincèrement. Franchement, ce n'est pas ainsi que je vais fidéliser mon auditoire! Je vous promet d'ajouter du contenu très prochainement, j'ai des choses qui sont terminées, ils me restent uniquement à les publier. Voici donc une courte anecdote, juste pour me soulager la conscience un peu. :-) Au Québec, sur les emballage d'aliments, on imprime "meilleur avant". Lors de l'emballage du produit, on "étampe" la date prévue. En Inde, on inscrit sur les emballages "Consommer 6 mois après la fabrication", puis on étampe la date du jour. Voilà! :-) À très bientôt, je vous le promet! Yunten Gyatzo