dimanche, mars 30, 2008

Kasang Dolma dans Cyberpresse

Les Québécois intéressés par la cause tibétaine se souviendront sûrement de Kalsang Dolma, cette Tibétaine vivant au Québec qui est retournée au Tibet dans le film Ce qu'il reste de nous. Elle avait notamment suscité beaucoup d'émotion lors de son passage à Tout le monde en parle. Voici qu'elle se prépare pour une expédition à la frontière du Tibet afin d'exprimer sa colère contre la répression chinoise. Plus de détails dans l'article de Cyberpresse.

L'empire contre-attaque

Le titre de ce billet, l'Empire contre-attaque, est évidemment un clin d'œil au célèbre film de science-fiction de la trilogie de la Guerre des étoiles (Starwar). Mais le terme empire correspond bien à cette vision qu'on les chinois de leur propre pays, un empire. Il fallait s'y attendre, la Chine n'allait pas rester les bras croisés à regarder les Tibétains salir leur réputation... Voici quelques unes des actions que le gouvernement chinois ou des initiatives personnelles posées récemment :
  • Attaque informatique contre des sites pro-tibétains
  • Création d'un site anti-CNN (en chinois), qu'ils accusent d'avoir pris parti pour le Tibet dans leur couverture. Réponse de CNN
  • Manifestations à Calgary et Toronto pour dénoncer les méchants séparatistes tibétains... Dois-je rappeller que le Dalaï Lama ne demande que l'autonomie à l'intérieur de la grande Chine depuis belle lurette? Ah oui, dites en passant que font ces gens au Canada si leur pays est si extraordinaire?
De plus, on apprend que des soldats chinois au Tibet se seraient habillés en moines tibétains pour faire de la casse et ainsi salir la réputation de pacifisme des Tibétains. Hypocrite et dégueulasse! En attendant, le gouvernement Chinois, dans sa grande générosité et transparence, tente de contrôler le travail des journalistes et des diplomates, tout en emprisonnant les moines dans leurs monastères, les laissant mourir de faim...

samedi, mars 29, 2008

Boycotter ou non les Jeux Olympiques.

La question du boycott des Jeux Olympiques d'été est sur toutes les lèvres depuis 2 semaines, autant dans la classe politique mondiale que dans les communautés tibétaines. Visiblement, personne n'arrive à un consensus sur la question. Laissez-moi vous partager mon opinion sur le sujet.

Comme la plupart des dirigeants politiques, incluant le Dalaï Lama, je ne crois pas qu'un boycott des JO change quoi que ce soit à la situation du Tibet, sinon de pénaliser des milliers d'athlètes qui triment dur depuis plusieurs années afin de montrer leurs valeurs.

Certains, dont le Comité Canada-Tibet, ont proposé que les élus boycott la cérémonie d'ouverture. Cela a l'avantage de sortir les athlètes d'un débat qui est essentiellement politique tout en désapprouvant les gestes des dernières semaines. C'est déjà plus sensé comme approche.

Le problème que j'ai avec la notion de boycott, c'est que si on laisse toute la place aux autorités chinoises, ils pourront dire ce qu'ils veulent, inventer leur version des faits. C'est beaucoup plus sage à mon avis que toute la communauté internationale soit là-bas cet été pour leur dire en pleine face que nous ne sommes pas d'accord avec leur manière de gérer le dossier tibétain.

Ce qui à mon avis aurait beaucoup d'impact, c'est que les athlètes défilent à la cérémonie d'ouverture avec le drapeau de leur pays ET le drapeau du Tibet. Ce geste, qui serait un affront incroyable pour le gouvernement chinois, montrerait avec force la solidarité du monde envers le Tibet.

Mais plus important encore, les Tibétains ont besoin que la Chine s'assoit à la table de négociation avec le Dalaï Lama afin de négocier une autonomie réelle sur le territoire tibétain, équivalente à celle des provinces dans la fédération canadienne. Concrètement, les pleins pouvoir en matière d'éducation et de culture. Alors si vous voulez mettre de la pression sur vos élus, choisissez le bon cheval de bataille.

jeudi, mars 27, 2008

... jusqu'au Québec!

Il est passé 11 heures, je suis claqué mais je ne pouvais m'empêcher de vous relater les derniers événements. Depuis l'article publié dans le Soleil ce matin, les choses s'accélèrent. D'abord les recherchistes de la radio de Radio-Canada (anglais et français), qui tente de mettre le grappin sur Dickey. Finalement, c'est la recherchiste de CBC Radio one qui a réussi à nous « booker » quelques heures avant la conférence. Nous avons conclu la programmation de Breakaway avec l'animatrice Jacquie Czernin, très sympathique par ailleurs.

La présentation s'est déroulée à merveille, avec plus d'une centaine de participants, au-delà de toute nos espérances. Maintenant les gens veulent se mobiliser pour descendre dans la rue et manifester haut et fort leurs appuis au peuple tibétain. C'est fantastique, inespéré même! Merci à tous!

Avec la tournure des événements, je crois qu'il va falloir mettre les souvenirs de voyages en veilleuse. Les événements des derniers jours ne sont peut-être pas encore historique, mais il n'en tiens qu'à nous qu'ils le deviennent!

Je vous tiens au courant des développements. Restez branché!

PS. Il est possible que l'on fasse une nouvelle apparition à Breakaway demain soir (vendredi). Je vous donne plus de détails aussitôt que j'en ai. Comme le disait à la blague un collègue de travail, à quand Tout le monde en parle? ;-)

Ça chauffe au Tibet!

Je prends une petite pause dans mes récits de voyage pour attirer votre attention sur ce qui se passe au Tibet présentement. En effet, le 10 mars dernier, ça chauffe au Tibet. En effet le 10 mars, les Tibétains commémore le bain de sain qui a suivi un soulèvement populaire. Or cette année, les protestations ont été beaucoup plus vives que par le passé.

Les autorités chinoises ont géré la crise avec la délicatesse qu’on leur connaît. Ils ont fait entrer les tanks, boucler le périmètre en chassant les journalistes étrangers, on devine le reste…

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que la question tibétaine est revenue sur la place publique. Les pays occidentaux s’inquiètent et s’interroge sur la pertinence de boycotter les Jeux Olympiques (je vous donne mon opinion là-dessus dans quelques jours).

En attendant, je vous invite à lire cet article du Soleil qui parle de mon épouse (depuis le temps que je vous parle d'elle!) et de comment elle vit tout ça. Si vous avez des questions, vous pouvez laisser un commentaire sur ce blogue, c’est à sert que ça sert!

mercredi, mars 26, 2008

De la grande visite (1ère partie)

Une des premières activités de mon séjour ici fut la visite du Dalaï Lama à Drepong, un des plus gros monastères tibétains du sud de l’Inde. Sa Sainteté était venue pour inaugurer un grand hall, une sorte d’immense salle de conférence où les moines pourront notamment faire des prières en groupe en plus de participer à des enseignements. Je me permets ici d’ouvrir une parenthèse pour vous mettre un peu plus en contexte. La vie monastique au Tibet a toujours été très populaire et c’est un grand honneur pour une famille d’avoir un moine. Dans les années précédant l’invasion chinoise, environs le quart des hommes tibétains étaient moines. Les nonnes sont aussi présentes mais en nombre beaucoup moins élevé. Lors de l’invasion chinoise, la plupart des monastères furent détruits et la vie monastique sévèrement réprimés. Depuis quelques années, bien que les monastères tibétains ont recommencé à donner des enseignements, ceux-ci sont limités. Bref, un moine voulant accomplir ses études monastiques jusqu’au bout devra forcément s’exiler. C’est ainsi que chaque année, des centaines de jeunes moines entament le périple de la traversé des montagnes dans l’espoir d’atteindre l’Inde ou le Népal afin de compléter leurs études. La communauté de Mundgod possède deux des plus importants monastères tibétains de l’Inde, avec environs 3000 moines chacun, et ce compte croit chaque année. Ces monastères sont donc constamment en construction afin de pouvoir accueillir les nouveaux arrivants. Ainsi, et c’est la fin de ma parenthèse, le monastère avait besoin d’un nouveau hall central, afin de pouvoir prier ou recevoir des enseignements tous ensemble. Sa Sainteté le Dalaï Lama leur a fait l’honneur de venir inaugurer cette salle.

vendredi, mars 14, 2008

L’évolution de la langue

Les Québécois seront heureux d’apprendre cela, il n’y a pas que la langue française au Québec qui soit menacé par les anglissismes. En effet, on en retrouve également dans l’hindi (langue parlé par une bonne partie de la population en Inde) et dans la langue tibétaine. Par exemple, en Hindi les gens vont dire « heik minute! », heik étant 1 en Hindi et minute étant le terme anglophone. De plus, à la télé ou dans les films, les acteurs vont fréquemment insérer une phrase en anglais dans leur conversation, comme pour donner plus de « punch ». Du côté Tibétain, le drame est que peu de néologisme existe. Alors bien des choses qui n’existaient pas ou était peu répandu avant l’exil de 1959 n’ont jamais été traduites. Ainsi, une bouteille devient « botterr » (déformation du mot anglais bottle), plusieurs légumes sont appelés par leur nom Hindi et une voiture devient « motar » (déformation du mot anglais motor). On peut parfois reprocher l’excès de zèle de l’Office de la langue française, mais force est d’admettre qu’elle joue un rôle indispensable dans la préservation mais surtout l’évolution de la langue. En fait, mon épouse caresse de rêve de doter le gouvernement en exil d’une telle institution, qui créerait notamment un dictionnaire tibétain et se chargerait de créer puis transmettre les néologismes dans les écoles afin qu’ils soient enseignés aux générations futures. S’il y a des mécènes dans la salle, prière de venir me voir après la présentation. Merci.

Tu sais que tu es à l’autre bout du monde quand...

  1. Durant tout le mois de janvier, tu n’entends pas parler du Superbowl, même sur les chaînes de sports (dont ESPN!).
  2. Tu peines à avoir de l’information sur les primaires américaines.
  3. Il n’y a pas de boeuf dans les burgers du McDo.
  4. Le blé d’Inde... ben il porte bien son nom ici!
  5. Tu ne vois pas de pissenlits nulle part.
  6. Tu croises des vaches partout : à la plage, au centre-ville, sur l’autoroute, etc.
  7. Ça te surprend plus de croiser un blanc dans la rue que de croiser une vache.
  8. La température reste stable pendant deux mois.
  9. Le Canadien de Montréal?
  10. Le 400e de où?

jeudi, mars 13, 2008

Le voyage en chiffres

  • 30 000 km parcourus
  • 2500 photos
  • 10 heures de vidéos
  • 24 heures de train
  • 30 heures d’avion
  • 50 litres de chai
  • 400 ml de crème solaire

mercredi, mars 12, 2008

Le retour

Voici le premier épisode de mes nouvelles aventures en Inde. Pour ceux qui lisent ce blogue pour la première fois, je vous invite à lire d’abord mes récits de 2005 et début 2006 pour vous mettre en contexte.

Le trajet s’est très bien passé. Un peu de retard sur les vols mais au final pas d’ennuis. Un peu de stress à la douane indienne mais tout s’est bien déroulé. En débarquant de l’avion après environs 14 heures de vol, j’ai immédiatement senti que nous étions arrivé. Cette odeur qui m’envoutait, c’était l’Inde. C’était une odeur indescriptible, un mélangeur de sueurs, de poussière, d’épices et de combustion de diesel. Même si un jour le perds la vue, je le saurai lorsque je mets les pieds dans ce pays.

En fait, c’est une des choses que j’aime le plus de ce pays. Tous nos sens sont constamment sollicités (pour le meilleur et pour le pire!). C’est un pays de musique et de bruits, d’odeurs, de saveurs, de toucher. Le bruit des klaxons, la musique trop fortes des petites radio, l’odeur des poubelles brulés, la poussière et la crasse faisant glisser nos souliers...

Tôt le lendemain, nous sommes allés à la gare de train pour terminer notre périple au village de ma belle-famille (la colonie tibétaine de Mundgod, dans le sud de l'Inde). Cinq heures du matin et déjà ça sentait l’heure de pointe dans cette gare. Les gens se pressaient pour prendre les différents trains, les porteurs de bagages s’activaient un peu partout, les vendeurs de thé, criant le classique « chai, chaiiiiiiiii », promenaient leurs bouilloires entre les gens.

Pendant le parcours de 6 heures, la route était magnifique : divers champs de tournesols, de coton et de riz, entrecoupés de villages et de routes, où camions et motos attendaient de pouvoir passer.

Alors que je contemplais les paysages qui se présentaient à moi, je me suis mis à rêver. Rêver de ce voyage accompagné de toute ma famille, dans cette folle aventure qu’est l’Inde. La réalité me rattrapa rapidement.

Un petit garçon, âgé d’environs 8 ans, est à quatre pattes dans l’allée du wagon en train de laver le plancher. En fait, ce n’est qu’un prétexte pour mendier quelques ruppees aux passagers. Je me mets alors à penser que ce n’est peut-être pas du confort que ma famille souffrirait le plus ici, mais de ce genre de scène, dont on ne s’habitue jamais... Que penserait ma nièce de 5 ans devant cette scène, et comment sa mère pourrait lui expliquer ce qui se passe?...

Pardonne moi Seigneur

Pardonne-moi Seigneur car j'ai péché.

J'ai péché en pensant, après 2 mois de soleil accablant, qu'un nuage de temps à autre ferait du bien à mon front déjà suffisamment cuit.

Merci de m’avoir montré le droit chemin en me donnant la pire tempête de l’hiver la fin de semaine de mon retour, de m’avoir retenu à l’aéroport pendant des heures et de m’avoir fait pelleter pendant plus de 4 heures à mon retour.

Amen.