mercredi, octobre 24, 2007

Mon couple est un accommodement raisonnable (1ère partie)

Depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois, le Québec remet en question sa façon d’intégrer les immigrants et par le fait même, se remet en question en tant que société. Étant marié à une immigrante, il est évident que je me sens très interpellé par ce débat. Voici donc mes réflexions sur le sujet. Étant donné la longueur du texte que je suis en train d’écrire, je vais le publier en plusieurs parties…

Au départ, je suis très content qu'on ait ce débat. Je pourrais contester la manière mais à la base, il est bien de se remettre en question. Depuis la révolution tranquille, les Québécois ont rejeté massivement la religion catholique pour devenir une société laïque, presque athée. En effet, plusieurs Québécois en sont venu à la conclusion que les abus qui ont été commis par le clergé ici sont le lot de toutes les religions et que celles-ci sont forcément mauvaises.

Depuis quelques années, les immigrants ne viennent plus seulement d’Europe mais beaucoup du Nord de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie. Ces immigrants ont non seulement une religion différente de celle des Québécois mais un niveau de ferveur pas mal plus élevé.

À mon avis, ce n’est pas tant la différence de religion que ce niveau de ferveur qui agace le plus les Québécois. En effet, demander à un musulman ou à un sikh d’arrêter d’être religieux en sortant de leur maison c’est aussi simple que d’essayer d’enlever le lait d’un café au lait. La religion les imprègne, fait partie d’eux-mêmes. Ils ne se contentent pas d’aller à la messe une heure le dimanche.

J’aimerais faire un parallèle avec l’Inde. Ce pays est habité de gens de confession fort différentes : hindous, musulmans, bouddhistes, sikhs et j’en passe. Vous dire qu’il n’y a jamais de tensions entre les différentes factions serait mentir. Or ce qui permet à tout ces gens-là de cohabiter relativement en paix c’est qu’à la base tout le monde est religieux. On peut remettre en cause les valeurs ou les rites d’une religion mais jamais le principe qu’une personne puisse pratiquer une religion.

Donc le vrai débat est comment accepter que des gens soient fervents alors que la plupart des Québécois se foutent de la religion. Quand nous aurons répondu à cette question le débat sur les accommodements raisonnables prendra tout son sens.

2 commentaires:

Patrick Matte a dit...

Très intéressant ton point de vue. tu devrais aller faire un tour à la commission.

Anonyme a dit...

Bonjour,

Pour une fois que je lis des phrases qui ont un sens et un raisonnement logique....Quand on prend le temps et la peine de connaitre et d'apprendre, cela se voit...bravo et bravo.

Une immigrante de Québec