vendredi, juillet 21, 2006

La noce tibétaine, 2e partie

Après la cérémonie, tout le monde s'est réuni dans une salle communautaire, aménagé pour l'occasion. Pendant que notre famille était assise à la table d'honneur, les gens se regroupaient pour jouer aux cartes, au domino ou simplement pour discuter.

Par moment j'avais vraiment l'impression que les gens se fichaient pas mal de nous… ou plutôt que j'étais simplement un témoin de la scène. Bien sûr je me trompais, puisque subtilement tous mes faits et gestes étaient scrutés à la loupe par mes convives. Il faut dire que les mariages avec les occidentaux ne sont pas monnaie courante là-bas alors ils étaient aussi curieux envers moi que moi envers eux. Mon épouse aussi l'avait compris et pendant tout le mariage elle s'est assurée que je ne commette pas d'impairs diplomatiques. Ce qui est relativement facile quand on ne fait rien! :-)

Bref, pendant que les invités échangeaient, les bénévoles s'activaient! Ceux-ci s'assuraient que tout le monde ait le verre plein, que ce soit de thé ou de chang (l'alcool « maison » tibétain, fait d'orge fermentée). Un groupe particulier de femmes plus âgées était chargé de respecter l'une des plus belle tradition tibétaine.

En effet, les Tibétains ont également leur lot de chanson à boire. Or les paroles de ces chansons sont à chaque fois improvisées et doivent décrire les particularités de l'auditoire. Si ceux-ci se reconnaissent dans les paroles, ils boiront de bon cœur. Sinon, ils ne toucheront pas à leur verre, ce qui constitue une insulte. Or ces dames ont travaillé sans relâche pendant tout l'après-midi afin que tous les invités boivent dans la joie.

Puis vint le dîner, sous forme de buffet. Plusieurs bénévoles travaillaient depuis tôt le matin afin de préparer ce festin pour plus de 200 personnes! Fait à noter, quand les Tibétains mangent, ils mangent. Vous le savez, un des plaisirs de la vie pour un Québécois est un bon souper entre amis, souper qui pourra s'étirer pendant des heures et des heures. À l'inverse, les Tibétains se contentent de manger pendant les repas, puis passent à autre chose. Bref, bien que je m'étais servi le premier, j'avais la moitié de mon assiette de mangée quand la plupart des convives avaient été desservis!

Les gens ont continué de placoter pendant tous l'après-midi, jusqu'au souper. Puis après le souper vint les danses. À ma grande joie, les aînés ont parti le bal avec des chants et danses traditionnels, puis les jeunes ont embarqués jusqu'à la fin de la soirée. Je passais la soirée à regarder le spectacle, émerveillé par la complicité qui s'est installé entre les générations, qui se relançaient à qui mieux mieux.

Le lendemain matin, nous sommes retourné à la salle communautaire pour une 2 e journée. Cette fois, c'était à la trentaine de bénévoles de la veille de célébrer le mariage avec nous. Toute la journée nous avons parlé, rit et mangé. Après le souper, nous avons organisé une petite cérémonie de remerciement. À chaque bénévoles, nous avons remis quelques katas reçus durant la cérémonie ainsi qu'une paye pour leur travail (que la majorité a refusé).

La soirée se termina par des chants et des danses. N'en pouvant plus de ne pas faire partie du show, je suis allé danser avec eux les dernières chansons… pour me rendre compte que ne suis pas encore tout à fait Tibétain.

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