jeudi, novembre 01, 2007

On avance à reculons

Je ne peux passer sous le silence l’intervention du cardinal Marc Ouellet le 30 octobre dernier à la commission sur les accommodements raisonnables. Son analyse de la situation s’apparente beaucoup à ma vision des choses : les Québécois ont laissé tombé la religion catholique, se sont braqués contre les religions en général et ils sont un peu décontenancés devant la ferveur de certaines communautés religieuses.

Là où je suis complètement en désaccord, c’est la solution qu’il propose : emplir de nouveau les églises! En effet, Mgr Ouellet prétend que «le Québec est mûr pour une nouvelle évangélisation en profondeur et pour un retour aux sources de notre histoire».

Si les Québécois ont déserté les églises, c’est parce qu’ils ont été insultés par l’abus de pouvoir fait par le clergé à leur endroit, écœurés par le manque d’ouverture de l’église aux mouvements sociaux des 30 dernières années et finalement dégoutés par les nombreux scandales sexuels liés aux membres de cette Eglise.

Les Québécois n’en veulent plus de ce pain-là et malheureusement ce pain n’a pas changé de saveur dans les 30 dernières années. Le clergé a décidé de ne pas plier aux demandes répétées faites par leurs croyants concernant la prêtrise par les femmes, la contraception et la tolérance envers les homosexuels. Ils ont décidé d’assumer. Parfait, ils ont toute mon admiration là-dessus, même si je ne suis pas d’accord parce que je cherche encore où Jésus a statué sur ces points. Or qu’ils acceptent de payer le prix de leur intransigeance. Ils se sont eux –mêmes marginalisés.

Comprenez-moi bien, je ne suis pas antichrétien. Cette religion met de l’avant de très belles valeurs d’amour, de pardon, de don de soi et de partage. Les religieux et religieuses ont grandement contribué à l’épanouissement de la société québécoise, en prenant notamment en charge l’éducation et la santé du peuple.

Malheureusement son dogme va parfois à l’encontre de ses valeurs. Les Québécois aspire à une religion plus ouverte, plus tolérante, qui encadre plus qu’elle ne dicte. S’il est vrai que la majorité des Québécois semblent éprouver aujourd’hui un grand vide spirituel, c’est possiblement parce qu’ils n’ont pas encore trouvé une religion qui répond à leurs aspirations.

À lire également : L'intégrisme de Son Éminence par Pierre Foglia

1 commentaire:

DoOm a dit...

Salut Christian,

Tes textes sont toujours très passionnants. De plus je suis toujours en accords avec ce que tu dis, mais aujourd'hui je m'attarde a une phrase que tu sa dites : « S’il est vrai que la majorité des Québécois semblent éprouver aujourd’hui un grand vide spirituel, c’est possiblement parce qu’ils n’ont pas encore trouvé une religion qui répond à leurs aspirations ».

Je relance le débat en te demandant s'il est vraiment nécessaire de croire ou d'avoir une religion ? La religion à toujours été au coeur de grands confit et de guerres interminables. Pourquoi ne pas croire en soi ou au valeurs morales naturelles ?

J'adore parler religion avec toi :-)