Côté nourriture, mon côté latin est très développé. En effet, les plaisirs de la table sont un prétexte pour passer du temps avec les gens que j'aime. Qui n'aime pas une soirée en famille ou entre ami autour d'une fondue chinoise que l'on prend le temps de déguster lentement, les bouteilles de vins déliant les langues et nous permettant de régler les problèmes de l'univers en une soirée?
Bref, l'hospitalité monastique est bien différente...
D'abord, nous sommes invité dans une grande salle où nos hôtes nous servent le thé. Nous discutons pendant un moment puis arrivent le repas. De nombreux plats sont apportés et placer au centre du groupe. Jusque là tout va bien, je me délecte à l'avance et je me dis que ceux qui nos hôtes vont pouvoir en profiter aussi, leur régime étant normalement beaucoup plus austère.
Mais au moment d'attaquer le repas, nos hôtes nous souhaite bon appétit puis quitte la pièce!!! Je les attends un moment, jusqu'à ce que mon beau-frère m'explique qu'ils ne viendront pas. Je rétorque que nos hôtes doivent partager le repas avec nous. Il m'explique alors que pour éviter que les invités se retiennent durant le repas, ils quittent la pièce. En d'autres mots, comme on veut te laisser manger comme un cochon, et bien on te laisse seul pour que tu ne sois pas gêné.
C'est alors bien à regret que j'ai rempli mon assiette, me sentant bien mal à l'aise avec cette vision de l'hospitalité.
Le plus drôle dans cette histoire, c'est que les moines font cela avec les meilleures intentions du monde. En effet, le but est de mettre à l'aise les invités et non l'inverse. C'est quelque chose qui m'a beaucoup frappé durant mon voyage. Dans le fond, tous les êtres humains aspirent plus ou moins aux mêmes choses : le confort de leur famille, l'hospitalité et un épanouissement personnel. C'est la manière de vivre ces valeurs qui sont si différentes. Les gestes apparaissent souvent bizarre, mais quand on regarde l'intention qui est derrière, elle est toujours près de nos propres valeurs...